Premiere partie : approche sociologique et historique de la démarche qualité







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GROUPE 1 : LES CONCEPTS

PREMIERE PARTIE : approche sociologique et historique de la démarche qualité

1. INTRODUCTION A LA NOTION DE RISQUE : APPROCHE SOCIOLOGIQUE

La société contemporaine est perçue comme plus dangereuse que les précédentes. Cette perception se traduit par une demande d’efforts supplémentaires pour réduire les risques. Le sentiment d’insécurité apparaît supérieur à la réalité des menaces.

Ce phénomène est intensifié par l'implication des médias dans la diffusion des informations (télévision, internet, journaux,..).Ces derniers impactent les représentations des patients, qui les sensibilisent sur les défaillances du système de soins et des établissements.

De cette croyance, la société moderne s'accorde à penser que les moyens technologiques seraient pourvoyeurs de solutions « miracles » sans prise de risque.

En médecine, cela se traduit par le principe de précaution, par définition ce dernier est en soi-même excessif. Il commande de donner un grand poids au plus petit risque, obligeant à exagérer la menace (ex: la campagne de vaccination face à la grippe H1N1 en 2009).

Cependant « Il serait naîf de penser le risque au travers du seul principe de précaution, de la quête du risque zéro, ou de s'abandonner à la croyance en sa maîtrise progressive par les sciences et les technologies, par le progrès. Les sciences que l'on croyait destinées à résoudre les problèmes en inventant les solutions sont sources elles-mêmes de problèmes; »3

La prise de risque est indissociable de l'activité humaine. Dans le domaine de la santé, ne pas prendre de risque conduirait à ne pas soigner avec, paradoxalement, un risque augmenté pour le patient. La démarche de gestion des risques vise à concilier la prise de risque avec la maîtrise des dangers qui l'accompagnent et donc à rendre le risque acceptable. Elle recherche un équilibre entre le bénéfice attendu et le risque accepté. Trop peu de risques acceptés ou trop de risques acceptés menacent la qualité des résultats. L’origine multifactorielle des pathologies a entrainé une diversification des services (équipes mobiles, matériel technologique de plus en plus perfectionné) qui génèrent un accroissement des risques, d'où la nécessité d'une démarche qualité approfondie et centrée sur le patient.

En France, la création d'organismes de remboursements (CPAM, mutuelles complémentaires,...) génèrent des attentes de prestations de meilleures qualités ne relevant plus seulement que d'actes techniques en vue de soigner une pathologie donnée.

Ainsi le patient est intégrer dans un processus global de qualité, son avis est primordial et pris en compte (questionnaire de satisfaction).

L'hôpital dans cet objectif considère le patient comme un client, avec des besoins, des attentes qu'il faut satisfaire afin que l'hôpital puisse remplir ses nouvelles missions.

La démarche qualité prend naissance avec l'apparition de normes, visant à standardiser les processus de fabrication afin de garantir la fiabilité d'un produit.

Au niveau hospitalier, la démarche d'accréditation, appelée aujourd'hui procédure de certification sollicite la mise en œuvre au sein des établissements sanitaires et médico-sociaux, des démarches permanentes de progrès centrés sur la satisfaction des exigences de la qualité.

En premier lieu celle tournée vers le patient et la sureté de fonctionnement, cette démarche est devenue obligatoire le 23 avril 20011, initiée sur la base du volontariat dès 1999.

La procédure de certification met en jeu une auto-évaluation interne (EPP: Evaluation des pratiques professionnelles), couplée à une évaluation externe( par des professionnel d'autres établissements selon les critères du référentiel de l'HAS).2

Cette procédure suit un plan quinquennal (aux HCC: cette dernière a eu lieu en 2010).

Les résultats sont transmis au public via le site internet de la HAS.


  1. HISTORIQUE DE LA DEMARCHE QUALITE

  • 1859: Mme NIGHTINGALE crée le premier tableau de performances hospitalières.

  • 1926 : Création de l’Agence Française de Normalisation (AFNOR)

  • 1941 : La loi du 24 mai définit le statut de la normalisation et crée la Marque NF, c'est le début de l'ère du tri.

  • 1947: Création des normes ISO (International Standardization Organisation), visant à standardiser les processus de fabrication afin de garantir la fiabilité d'un produit.

  • 1996 La Réforme de l'hospitalisation publique et privée.

  • 2001:Mise en place obligatoire de la procédure de certification dans les établissements de santé.

En 1996 La réforme de l'hospitalisation publique et privée est définie selon les axes suivants:

  • Accès à l'hôpital pour tous

  • Libre choix du mode d'hospitalisation

  • Qualité et sécurité des soins

  • Réduction des inégalités de moyens et allocations budgétaires plus efficaces

  • Ouverture des établissements de santé sur leur environnement en développant filières et réseaux pour décloisonner et optimiser l'offre de soins

  • Clarification des responsabilités entre tous les acteurs

1Eytan Ellenberg et Lois Depecker, Hygiène en milieu hospitalier, N°76, janvier/février 2006, terminologie des risques, p.10,

2MARCHAND Alain, Soins Cadres N°56,nov 2005, p 50, le risque, un nouveau paradigme pour la société

CHAPITRE 2 : LEGISLATION



La loi n°2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé a créé un dispositif de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales.



Article L6113-3 du code de la santé publique : « Afin d'assurer l'amélioration continue de la qualité et de la sécurité des soins, tous les établissements de santé publics et privés doivent faire l'objet d'une procédure externe d'évaluation dénommée certification. »

La mise en application est encadrée par le décret n°2004-802 du 29 juillet 2004.

Article R4311-5 : « Dans le cadre de son rôle propre, l'infirmier ou l'infirmière accomplit les actes ou dispense les soins suivants visant à identifier les risques et à assurer le confort et la sécurité de la personne et de son environnement et comprenant son information et celle de son entourage […] »

DEFINITIONS

QUALITE : « Ensemble des propriétés, des caractéristiques d’un produit ou d’un service qui lui confère l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites. »

QUALITE DES SOINS : « Démarche qui permet de garantir à chaque patient des actes diagnostiques et thérapeutiques assurant le meilleur résultat en terme de santé, conformément à la science médicale, au meilleur coût, pour le moindre risque iatrogène et pour sa plus grande satisfaction. »

NON-QUALITE : «  Ecart entre la qualité visée et la qualité obtenue. »

RISQUE : «  Situation non souhaitée ayant des conséquences négatives résultant de la survenue d'un ou plusieurs événements dont l'occurrence est incertaine. » ou « Tout événement redouté qui réduit l’espérance de gain et/ ou d’efficacité dans une activité humaine. »
GESTION DES RISQUES : « Processus régulier, continu, coordonné et intégré à l’ensemble d’une organisation, qui permet l’identification, l’analyse, le contrôle et l’évaluation des risques et des situations à risque qui ont causé ou auraient pu causer des dommages à une personne ou des biens »
ACCREDITATION : « Procédure d’évaluation externe à un établissement de santé, effectuée par des professionnels indépendante de l’établissement et de ses organismes de tutelle, évaluant l’ensemble de son fonctionnement et de ses pratiques. Elle vise à assurer la sécurité et la qualité des soins donnés au malade et à promouvoir une politique de développement continu de la qualité au sein des établissements de santé. »(ANAES)
CERTIFICATION : « Procédure qui sert à faire valider la conformité d’un système qualité aux normes ISO 9000 par un organisme compétent et indépendant et permettant de donner une assurance écrite qu’un produit, un processus ou un service est conforme aux exigences spécifiées. »
SYSTEME COMPLEXE : système délicat à décrire car composé de nombreux éléments interagissant entre eux de manière non déterministe.
ERREUR HUMAINE : Acte humain ayant pour résultat un dysfonctionnement. On distingue 2 types d’erreurs :

  • L’erreur humaine active : erreur humaine pouvant entraîner directement des événements indésirables ;

  • L’erreur humaine latente : erreur humaine ne contribuant pas directement à l’apparition d’événements indésirables mais demeurant inhérente au système


ROUE DE DEMING OU PDCA : « L’Audit clinique s’inscrit dans le modèle proposé par W. Edwards DEMING dans les années 60. Ce modèle, souvent appelé roue de DEMING, ou roue de la qualité, comprend 4 étapes distinctes qui se succèdent indéfiniment, Planifier, Faire, Analyser, Améliorer (en anglais Plan, Do, Check et Act, d’où le modèle PDCA). Ces quatre étapes constituent la base d’une démarche qualité :


  • P=Planifier (ou programmer) : c’est prévoir et écrire ce que l’on fait

    • Définir un cadre formalisé de réalisation des tâches à accomplir ;

    • Disposer d’un véritable outil de référence qui sert de guide de fonctionnement ;

    • Décrire un fonctionnement.




  • D=Faire : faire ce que l’on écrit

    • Se donner les moyens d’appliquer et de respecter l’outil de référence ;

    • Former les personnes qui auront à le mettre en œuvre.




  • C=Analyser : vérifier ce que l’on fait, ce que l’on a prévu. C’est mesure l’écart entre ce qui est écrit et ce qui est fait

    • Pouvoir « fournir la preuve » que l’on a réalisé ce qui a été prévu ;

    • Evaluer régulièrement le fonctionnement mis en œuvre ;

    • Mesurer le degré de conformité au référentiel.

  • A=Améliorer 

    • Corriger les écarts entre ce qui est prévu et réalisé ;

    • Modifier en fonction des évolutions qui se produisent.




CHAPITRE 3 :PRINCIPE METHODOLOGIQUE

1.Notion de risque

    1. Définitions



      1. Notion de risque (voir partie définition générale)



      1. Notion de risque acceptable

Elle comporte 3 dimensions différentes et complémentaires :

  • L’acceptabilité par la société : l’exigence de la société augmente en terme de sécurité et de qualité dans les établissements hospitaliers. En effet, l’exigence porte sur l’accessibilité à du matériel de pointe et de proximité (IRM, chirurgie de pointe…), ainsi qu’à l’obligation de résultat. L’évolution sociologique se retrouve dans l’évolution de la jurisprudence.

      • La pression du public et des médias sont tellement fortes que l’acceptabilité du risque s’en voit réduite. Comme exemple, nous pouvons citer l’affaire du Médiator* entrainant de vives réactions par la population générale.



  • L’acceptabilité du risque par les professionnels : elle repose sur la prise en considération des données actuelles de la science dont relève le cas du patient en tenant compte du rapport bénéfices/risques. Par conséquent, cela nécessite la maîtrise des nouvelles technologies adaptée à la réalisation de la démarche thérapeutique choisie dans de bonnes conditions de qualité et de sécurité.



  • L’acceptabilité du risque par le patient : la charte du patient hospitalisé évoque le droit d’être informé de manière approfondie, des bénéfices et des risques des différentes alternatives de prise en charge. Le patient devient alors acteur de son parcours de soins en donnant son avis et son consentement éclairé.

      • L’information objective et complète du patient et sa participation à la prise de risque font partie de la gestion de l’acceptabilité du risque.



      1. Prise de risque volontaire et involontaire



  • Prise de risque volontaire : existe en médecine pour traiter le patient ou augmenter la performance du traitement.

      • Utilisation d’un protocole de chimiothérapie plus puissant mais avec des effets indésirables plus importants pour augmenter les chances de guérison




  • la prise involontaire d'un risque : correspond aux expositions à des risques non connus ou non prévus.

      • Erreur de dosage ou de produits lors de l’administration d’un médicament (chimiothérapie)



      1. Risque et activité humaine

Deux aspects de la prise de risque sont à souligner. Elle peut être :

  • Liée à la recherche d’un bénéfice dans l’activité réalisée ;

      • Le traitement d’une appendicite par cœlioscopie permet d’éviter les complications post-opératoires d’une appendicectomie mais nécessite la prise d’un risque chirurgical et anesthésique.

  • Une condition de la performance. Dans tous les domaines, prendre des risques peut permettre d’augmenter la performance.

      • Le traitement de la myopie peut s'effectuer grâce à des verres correcteurs.

      • Le traitement chirurgical de la myopie recherche un bénéfice supérieur mais requiert une prise de risque liée à l'intervention.



    1. Objectifs de la gestion des risques

Selon le contexte et le domaine d’activité, différents objectifs peuvent être assignés à la gestion des risques :

  • La sécurité des personnes : usagers et le personnel de l’établissement hospitalier ;

  • La sécurité financière : dans la gestion des coûts générés par la prévention des risques ;

  • La préservation de l’image et de la réputation de l’établissement hospitalier : certification de l’hôpital ;

  • La sécurité juridique : dépend de la traçabilité de ce qui est fait auprès du patient et de sa famille.


2.Les systèmes complexes et leurs défaillances

    1. la complexité des systèmes de production


Le système de santé est un système complexe car il est composé de plusieurs corps de métiers (infirmier, ingénieur qualité, médecin, pharmacien...) qualifiés et spécialisés, en évolution permanente (formation continue, évolution des pratiques) pour assurer « la performance, la fiabilité et la sécurité ». La situation de chaque patient est unique, et requière des capacités d’adaptation.
Les règles internes (protocoles, règlements, ..) régissent le fonctionnement collectif (c.a.d l’organisation des services), des initiatives ayant fait leur preuves sont intégré progressivement au cadre règlementaire. Face à cette évolution, la notion de gestion des risques apparait.
Il devient donc nécessaire d’élaborer une règlementation, rôle régalien, pour assurer la sécurité de tous, patient – soignant - hôpital. Elle concerne les structures et les procédures, qui sont renforcées lors d’un nouvel incident. Le respect du cadre réglementaire est le plus souvent vérifié de manière externe au moment des autorisations de fonctionner ou lors d’inspections (certification, accréditation, EPP..). le règlement permet l’homogénéisation des pratiques.
La maîtrise de la complexité est obtenue par différents mécanismes, parmi lesquels :

  • le développement des métiers et des qualifications (DU, VAE);

  • le savoir-faire des organisations (audit);

  • des exigences réglementaires à respecter (code de la santé public) .

La gestion des risques intervient dans ce contexte en visant à fiabiliser ce système complexe.


    1. La typologie des défaillances d’un système complexe


Pour gérer les risques, il faut en comprendre les origines : les défaillances. Elles sont latentes (c.a.d une caractéristique du système qui a contribué à la survenue de l’accident) ou patentes (active).

Ex : latente : inadéquation de la compétence des intervenants aux missions confiées / défaut d’organisation du travail ou de communication / surcharge de travail / fatigue / stress.

Ex : patente : erreur de diagnostique / perforation d’un organe / erreur de dose à administrer.

Un accident est souvent le résultat de l’association d’une défaillance latente et patente.

      1. Les défaillances techniques


Les établissements de santé possèdent des équipements techniques de plus en plus sophistiqués qui peuvent être source de risque lors de dysfonctionnement (panne – fonctionnement anormal...)

Il est nécessaire d’anticiper ces risques en mettant des actions den place : maintenance préventive et curative, formation des professionnels, rédaction de notices d'utilisation, doublement de certains équipements, élaboration de procédures de fonctionnement en mode dégradé, mise en place d’alarmes, réalisation de contrôles qualité, validation des résultats, matériovigilance, etc.


      1. 2.2.2 Les erreurs humaines




  • L'impossibilité de supprimer l'erreur du fonctionnement humain

D’après SENEQUE : l’erreur est humaine. Cependant, le cerveau humain est capable de mettre en place des techniques pour les prévenir : vérification / réflexion / analyse… on note que la prise de risque contribue à l’accroissement des performances, c’est donc un processus nécessaire.

L’Homme est conscient d’une marge lui permettant de récupérer 80 % de ses erreurs, lorsqu’il les identifie.

  • La compréhension des différents mécanismes d'erreurs

REASON propose 3 types d’erreurs :

  • Les erreurs de routine (habitude, défaillance dans la surveillance de l’exécution)

  • Les erreurs d’activation de connaissances (difficulté qu’il ne peut pas résoudre de façon routinière)

  • Les erreurs de possession de connaissances (ignorance de la solution du problème à résoudre)




  • La nécessité d'intégrer au système des mécanismes de lutte contre l'erreur

Les pré requis sont nécessaire pour pallier les erreurs d’activation et de possession de connaissances.

Reason (opus cit.) insiste sur un paradoxe : l'erreur n'est pas évitable mais elle est relativement prévisible en fonction des enjeux de la situation, des conditions de travail, des compétences.

Il vaut mieux prévenir les erreurs que de tenter de toutes les résoudre. C’est l’association des mécanismes de prévention des erreurs qui vont assurer la sécurité du système.


  • Le développement d'une culture de gestion des risques et d'une approche positive et non punitive de l'erreur

Il faut dissocier erreur et culpabilité de l’opérateur, afin de comprendre les défaillances qui ont engendré une erreur latente révéler par une erreur patente. Il faut chercher les insuffisances dans les systèmes de défense. Pour faire progresser la sécurité, il convient de considérer que l'accident n'est pas uniquement lié à l'erreur de l'opérateur. L'accident n'est que le révélateur d'une ou plusieurs mauvaises défenses du système dans son ensemble. . Un système sûr doit permettre de résister aux erreurs et aux pannes et de se protéger contre leurs conséquences : c'est l'approche systémique de la gestion des risques.


    1. Les défaillances des systèmes liées à la notion de déviance


Pour Vaughan, la déviance s’installe chez les opérateurs par extension progressive en raison, d’une part d’un contrôle de plus en plus approximatif du fait de l’absence d’incident et d'accident, et d’autre part de la tolérance de la hiérarchie. La déviance confère un avantage utile à l’opérateur mais peu engendrer des risques non identifiés et donc non prévenu par le système en place. La déviance doit être incluse dans la gestion des risques. Il est nécessaire de les identifier et de les traiter.


    1. Les défaillances des systèmes liées à l’organisation


Dans toute organisation humaine, on constate des défaillances. Ces dernières peuvent porter atteinte à la sécurité du système. Plusieurs circonstances peuvent favoriser ces défaillances :

  • la survenue de dysfonctionnement dans un ou plusieurs processus particuliers (déviance dans l’application des protocoles);

  • la saturation de la capacité de l'établissement liée à une augmentation du flux d'activité (augmentation de la charge de travail, glissement de tache);

  • l'inadaptation entre les besoins évolutifs à satisfaire et l'organisation en place ;

  • l'interaction imprévue de plusieurs processus liée à des circonstances particulières d'occurrence rare.



  1. Maitrise des risques

C'est une démarche visant à réduire les risques et dont le but est d'acquérir la connaissance pour pouvoir agir. Elle comporte :

    • l'identification des risques

    • l'analyse des risques

    • le traitement des risques

    1. L'identification ou le repérage des risques.

On peut distinguer deux types d'identification :

    • l'identification à priori : elle permet de gérer les risques prévisibles d'une activité afin de ne pas exposer inutilement les personnes à ce(s) risque(s). Ex: prévenir les expositions du personnel travaillant en service de radiologie

    • l'identification à posteriori : c'est la prise en compte des événements qui attestent de l'existence du risque afin d'en tirer un enseignement. Pour cela il faut d'abord évaluer la gravité d'un événement indésirable. A cette intention, on peut graduer les événements indésirables à l'aide d'une pyramide.




Catastrophe

Accident

Presque accident

Incident

Catastrophe : accident qui touche plusieurs personnes. Ex: le sang contaminé.

Accident: en santé il est parfois difficile de différencier l'accident des complications inévitables. Ex: chute du lit, car barrière non montée.

Presque accident : le soignant réalise le risque potentiel de la survenue d'un accident. L'erreur est évitée grâce au système de récupération d'erreur. Ex: en sortant de la chambre, le soignant vérifie si tout est ok et se rends compte que la barrière du lit n'est pas montée.

Incident : événement fortuit paraissant peu important en soi et qui n'engendre pas de conséquence immédiate ou directe. Ex: barrière qui se bloque mal lorsqu'on la remonte. Le soignant doit insister pour qu'elle se verrouille.



    1. L'analyse des accidents

Elle montre fréquemment la survenue d'événements avant coureurs (qui sont plus fréquents que les accidents). Pour cela, il faut effectuer un recueil exhaustif et de qualité, et une analyse des événements indésirables qui présentent deux intérêts majeurs:

    • déterminer les défaillances, qui, restant isolées, n'auraient pas de conséquences graves mais qui associées peuvent conduire à un accident. (gruyère de REASON).

    • connaître le fonctionnement réel du système par rapport au fonctionnement théorique. Cela correspond au Check de la roue de Deming. Ex:: l'écart entre les protocoles et leur application.

L'analyse permet d'approfondir les risques identifiés. Elle permet de déterminer la fréquence et la gravité afin de hiérarchiser les risques pour prioriser leur traitement.

Par ailleurs, l'analyse détermine les causes racines (« causes primaires »).

Exemple:

Un accident médicamenteux récurrent, l'injection mortelle de chlorure de potassium (KCl) intraveineux, a été identifié dans le cadre du programme

« Sentinel Event » de la Joint Commission on Accreditation of Health Care Organizations (JCAHO).

Dix patients sont décédés dans des établissements différents à la suite d'injection de chlorure de potassium (KCl) intraveineux.
Analyse :

Causes immédiates :

  • erreur d'administration du produit pour les 10 cas ;

  • confusion de produit lors de la préparation dans 6 cas, le plus souvent avec le chlorure de sodium (NaCl), le furosémide ou l'héparine.

Causes racines :

  • conditionnement similaire entre le KCl et d'autres produits, notamment le NaCl ;

  • présence de KCl concentré dans les unités de soins.

Traitement :

La JCAHO a alerté l'ensemble des établissements de ce risque.

La mesure de prévention proposée est de ne pas mettre à disposition des unités de soins du KCl concentré..1
L'analyse des causes primaires ne doit pas s'attacher à une explication superficielle et individuelle mais prendre en compte un ensemble de facteur.

Exemple : incriminer la fatigue de l'infirmière. Mais approfondir en réalisant que l'infirmière est, entre autre, à son 7ème jour de bascule soir/matin.


    1. Le traitement des risques

Il repose sur la combinaison de trois mécanismes:

    • la prévention : éviter que ne se reproduisent les défaillances. Elle peut être avec ou sans suppression du risque ( mise en place de système de protection contre le risque).

Ex avec suppression : fermeture d'établissements ne réalisant pas assez d'un type d'acte (maternité).

Ex sans suppression : l'utilisation d'aiguille à ailette pour prévenir les AES.

    • La récupération : c'est le dépistage et le traitement d'une défaillance entre le moment où elle se produit et la réalisation de l'événement redouté auquel elle aurait pu conduire.

Ex: une infirmière emmène le mauvais stylo à insuline dans la chambre du patient, mais récupère l'erreur en faisant un ultime contrôle d'identité.

    • l'atténuation au protection : il s'agit de l'ensemble des actions mises en œuvre afin d'atténuer les conséquences du risque qu'il était impossible d'éviter.

La protection doit-être anticipée face à un risque potentiel reconnu.

Ex: l'existence du protocole AES ou l'administration d'un anti-ulcereux en prévention des effets secondaires des AINS.


1Document HAS
CHAPITRE 4 :Management des risques
Définition :

activité coordonnée permettant d'orienter et de contrôler un organisme en matière de gestion des risques (1)

La mise en place politique de la gestion des risques doit-être impulsée par le plus haut niveau de la hiérarchie, notamment grâce aux règles institutionnelles. Il convient d'affirmer l'importance de la sécurité dans la politique de l'institution. Cela peut conduire à un arbitrage différent du raisonnement purement économique.

Il est également important de reconnaître les différentes responsabilités.

  • l'encadrement : mise en place de conditions favorisant la réduction des risques, surveillance de l'application des procédures, formation,...

  • individuelle : prise de conscience de l'écart qu'il décide par rapport à la bonne pratique. Attitude réflective, application des règles, acquisition de compétences et moyens, connaissance de sa propre responsabilité ( reconnaissance de la situation, signalement, être prêt à la récupération, participation aux activité d'identification et d'analyse de risques).

Afin d'atteindre l'objectif d'implication des professionnels, il faut veiller à un consensus dans le système de déclaration et d'analyse des événements :

  • assurer la confidentialité des déclarations

  • éliminer les jugements dans l'analyse de l'information

  • clarifier la réponse disciplinaire applicable

Le développement de la gestion des risques doit conduire à :

  • disposer d'une politique face à la sécurité

  • élaborer un programme d'action comportant des objectifs clairs

  • structurer une démarche et affecter des moyens

  • définir des règles de partage d'information sur le risque



(1)Magazine de l'hygiène hospitalière voir introduction

CHAPITRE 5 : Approche des risques en milieu hospitalier

Tout d’abord, gérer les risques ne correspond pas à éliminer tous les risques mais de définir une stratégie permettant de les prévenir ou de faire face à leurs conséquences.

On peut les classer selon 3 catégories de risques :

1) Les risques spécifiques liés aux activités médicales et de soins (risques iatrogènes).

Premièrement, il peut y avoir des risques liés aux actes médicaux et aux pratiques de soins (erreurs de diagnostic, de traitement, une maîtrise insuffisante ou un non respect d’un geste technique).

Deuxièmement, les risques liés à l’utilisation des produits de santé (médicaments, produits sanguins labiles), des dispositifs ou équipements médicaux.

Dernièrement, les risques liés à la non observance des traitements par les patients, ceux liés à des questions éthiques (acharnement thérapeutique, euthanasie), et au défaut d’information ou au non respect du secret médical.

2) Les risques liés à un événement technique ou logistique (bâtiments, installations).

Parmi ces risques, on peut aussi distinguer des risques de dommages aux personnes et des risques de dommages liés aux biens.

  • Les dommages liés aux personnes :

  • les risques professionnels (manutention, risque biologique, risque chimique, risque lié aux radiations ionisantes….)

  • les risques de chutes

  • les intoxications alimentaires (restauration collective...)

  • Les dommages liés aux biens :

  • le risque incendie, électrique, informatique

  • le risque de dégâts des eaux

  • les risques environnementaux (impact des déchets hospitalier sur l’environnement)

  • les risques liés à la construction de bâtiments

3) Les risques communs à la gestion de toutes les organisations (lié à la dynamique économique de l’établissement de santé) :

On peut distinguer les risques entrant dans le champ du social, des risques propres à l’établissement.

  • Le risque social :

  • le risque d’agressions, de violences et d’atteintes à la sécurité

  • les risques liés aux conditions de travail (le stress, la mauvaise ambiance de travail)

  • les accidents et les arrêts de travail

  • l’absentéisme (recours à l’intérim source potentiel de risques lié aux soins)

  • les grèves

  • Le risque lié à la gestion :

  • les risques financiers (réduction budgétaire)

  • l’indemnisation de dommages

  • les pénalités : sécurité sociale, pénalités de retard

  • la chute ou disparition de recettes subsidiaires

Tous ces risques peuvent entrainer une atteinte à l’image de marque de l’établissement de santé et ainsi avoir un impact sur les activités médicales et de soins, par une potentielle perte de clientèle, d’activités et des coûts liés à la prise en charge des réclamations.
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