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Toute utilisation à des fins commerciales des fichiers sur ce site est strictement interdite et toute rediffusion est également strictement interdite. L'accès à notre travail est libre et gratuit à tous les utilisateurs. C'est notre mission. Jean-Marie Tremblay, sociologue Fondateur et Président-directeur général, LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES. Cette édition électronique a été réalisée par Diane Brunet, bénévole, guide, Musée de La Pulperie, Chicoutimi à partir de : Rémi Savard Le rire précolombien dans le Québec d’aujourd’hui. Montréal : Les Éditions L’Hexagone-Parti-Pris, 1977, 157 pp. M Rémi Savard, anthropologue, retraité de l’enseignement de l’Université de Montréal, nous a accordé le 15 novembre 2005 son autorisation de diffuser électroniquement toutes ses publications dans Les Classiques des sciences sociales. ![]() Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times New Roman, 12 points. Pour les citations : Times New Roman 12 points. Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 12 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2008 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition complétée le 29 juillet 2009 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, province de Québec. ![]() Rémi Savard Le rire précolombien dans le Québec d’aujourd’hui. ![]() Montréal : Les Éditions L’Hexagone-Parti-Pris, 1977, 157 pp. Table des matières Quatrième de couverture Prologue Table des cartes Liste des photographies Liste des tableaux Première Partie. Carnet de voyage Deuxième Partie. D'Hier à Demain 2.1. L'aménagement d'un espace villageois 2.2. Le peuplement indien de l'est québécois 2.3. Le destin des populations indiennes 2.4. La tentative de déménagement 2.5. La construction des maisons Troisième Partie Le rire-exorcisme 3.1. Tradition humoristique classique 3.1.1. Qu'est-ce qu'un mythe ? 3.1.2. Carcajou, héros comique 3.2. Le mythe de Kamikwakushit 3.2.1. Le conteur 3.2.2. Le texte du mythe 3.2.3. L'analyse 3.2.3.1. Organisation générale du mythe 3.2.3.2. Les mariages inter-ethniques 3.2.3.3. Miracle agricole et miracle maritime 3.2.3.4. Le héros et les femmes 3.2.3.5. Le héros et les deux petits Blancs Épilogue... et l'anthropologue Ouvrages cités Table des cartes Retour à la table des matières 1. Lieux mentionnés dans l'ouvrage 2. Position relative des villages indien et blanc à Saint-Augustin 3. Disposition des tentes en Octobre 1970 4. Disposition des tentes au début de l'été 1971 5. Disposition et déplacement des tentes en février et mars 1971 6. Bandes montagnais-naskapi du Québec-Labrador durant les années 1920 7. Distribution des Indiens de Saint-Augustin dans les maisons (été 1972) 8. Circuit matrimonial suivi par Harry Grégoire et son fils Thomas Liste des photographies Retour à la table des matières Sauf contre-indication dans les légendes, toutes les photos de ce livre sont de l'auteur. Photo 1 (p. 133) Le "Fort Mingan", le cargo de l'Agence maritime du Québec Photo 2 (p. 134) Offrandes animales respectueusement hissées aux branches des arbres... Photo 3 (p. 135) "Tu mangeras mieux quand les cours seront terminés !" Photo 4 (p. 136) Vers le nord-ouest à travers lacs et portages, à la poursuite des troupeaux de caribous Photo 5 (p. 137) Cent soixante kilomètres en auto-neige sur la Saint-Augustin gelée Photo 6 (p. 138) Attachante petite communauté encore pour peu de temps dressée sur la pointe de ses tentes. Photo 7 (p. 139) Treize tentes ... fragile constellation de toile blanche ... Photo 8 (p. 140) Dernier hiver sous la tente Photo 9 (p. 141) Photo prise par Alexis Joveneau en août 1961, à Saint-Augustin, au moment du déménagement des Indiens vers La Romaine. Photo 10 (p. 142) Photo prise par Alexis Joveneau en avril 1963, à La Romaine, au moment du départ des Indiens vers Saint-Augustin. Photo 11 (p. 143) "le ne croy pas qu'il y aye de nation sous le soleil plus mocqueuse et plus gausseuse que la nation des Montagnais" (Lejeune, P., 1634 : 30) Photo 12 (p. 144) Les Indiens ont toujours combattu par le ridicule ce qui leur paraissait menacer le plus leur existence. Photo 13 (p. 145) "Ce que la mythologie américaine s'est plutôt employée à propager, c'est cette image d'un peau-rouge grognon au faciès de granit" (Deloria, jr. V., l969 : 30) Photo 14 (p. 146) Ces grands éclats de rire forgés au cœur des Amériques. Photo 15 (p. 146) Ce stéréotype de l'Indien au visage dépressif ? ! Photo 16 (p. 147) Henri, deux ans, assis sur le genoux de son père, croit tenir le gouvernail. Photo 17 (p. 147) L'immobilisme, l'école, l'écriture et la sécurité sociale ... Photo 18 (p. 148) Mais ce soir la parole libre du Vieux Pien Peters, le conteur de son groupe, résonne dans la nuit Table des tableaux Retour à la table des matières Tableau 1. Composition des groupes d'hiver à St-Augustin en février et mars 1971 Tableau 2. Maintien du régime matrimonial après la construction des maisons en 1971 Tableau 3. Composition d'un groupe de chasse de Michikamau à la fin du XIXe siècle (Leacock, E. 1955 : 40 et communication personnelle du 7 avril 1975) Tableau 4. Tentative de généalogie partielle du conteur Tableau 5. Les trois unités familiales du récit Tableau 6. Importance relative des rôles masculin et féminin selon l'origine ethnique et l'âge [(+) plus important, (-) = moins important] Tableau 7. Quatre hypothèses de mariages inter-ethniques Tableau 8. Relations du héros avec les femmes Tableau 9. Transformation mythique de l'économie de trappe Le rire précolombien dans le Québec d’aujourd’hui. (1977) QUATRIÈME DE COUVERTURE Retour à la table des matières Dans nos écrits, débats, discussions, actions, manifestations, portant sur l'avenir du Québec, nous passons presque sous silence les Indiens et les Inuit. Nous les tenons incroyablement absents de nos projets politiques, les refoulant jusque dans l'arrière-pays de notre conscience collective. Leur présence ne nous devient tolérable, semble-t-il, que dans la mesure où elle renvoie à la préhistoire. Pourtant, leurs ancêtres ouvrirent ce pays il y a près de 7000 ans, après la fonte du glacier et l'assèchement des terres. Ils sont aujourd'hui quelque trente mille, de l'océan Arctique jusqu'aux bas-fonds de nos cités polluées, de la baie d'Hudson jusqu'aux fjords du Labrador. Ils sont là, parlant toujours leurs langues, malgré leurs noms chrétiens. Les efforts du peuple québécois pour s'identifier de plus en plus au territoire, le conduiront inévitablement à croiser sur sa route l'autochtone contemporain. Des malentendus séculaires devront alors être dissipés. Le rire précolombien dans le Québec d’aujourd’hui. (1977) PROLOGUE Retour à la table des matières Le présent ouvrage porte sur un village indien de moins de cent habitants : Saint-Augustin. On le trouve à près de 1500 kilomètres à l'est de Montréal, sur la basse Côte-Nord du Saint-Laurent. De la douzaine de villages présentement habités par les Montagnais, c'est le moins populeux. Si les trois parties composant cet ouvrage sont de dimensions aussi inégales, cela tient à une démarche visant à passer progressivement du discours de l'observateur à celui de l'observé. On verra plus loin comment cette démarche me fut en quelque sorte imposée par les gens de Saint-Augustin. Elle renvoie également à ce qui s'est passé en anthropologie au cours des dernières décennies : l'objet d'antan est en voie de devenir un sujet parlant, dont le discours ne le cède au nôtre ni en rigueur ni en cohérence, mais qui se fonde sur des critères tout simplement différents. Un tel transfert ne va pas de soi et c'est peut-être surtout l'incapacité de l'accomplir qui a si longtemps enfermé la science sociale dans la dichotomie primitif - civilisé. Il exige l'utilisation de toutes les ressources de notre propre tradition de pensée, pour rendre celle-ci capable de se dilater au point de pouvoir saisir les échos d'un message issu d'une autre. Le hasard a voulu que mes premiers contacts avec ce groupe aient lieu alors que le mien vivait sa première crise politique majeure : terrorisme, répression, électoralisme. Cette crise ayant forcé le système socio-économique canadien à se révéler au grand jour dans toute sa splendeur coercitive, je crois que loin de m'embuer la vue, elle a projeté sur le destin historique de ceux avec lesquels je me trouvais alors une lumière particulièrement vive. Attentif dans toute la mesure du possible à ce qui se déroulait en haut du fleuve, j'ai pu en bas vérifier encore une fois la justesse de ce que l'un de nos professeurs de sciences sociales s'acharnait à nous faire comprendre, à savoir que l'objectivité avec laquelle tant d'autres nous cassaient les oreilles n'est jamais le contraire de la subjectivité. La première partie du présent ouvrage, la plus courte, fait donc écho au contexte politique qui existait au moment où je m'approchais des gens de Saint-Augustin. De larges extraits de ce Carnet de voyage ont paru dans un hebdomadaire montréalais (Savard, R. 1974). La seconde partie (D'hier à demain) fait état d'observations un peu plus prolongées et d'une exploration de la littérature consacrée soit à la région soit aux populations indiennes du Québec. Ces réflexions sont centrées sur un événement majeur ayant eu lieu à Saint-Augustin en décembre 1971 : le passage des tentes aux maisons. Au delà du simple changement technologique, un tel événement n'acquiert son véritable sens qu'à la lumière de l'histoire du groupe l'ayant vécu. Et cette histoire est ainsi faite que plus on la remonte, plus on accède à une dynamique sociale débordant de beaucoup le groupe de Saint-Augustin. Les échanges et déplacements d'un groupe à l'autre ont caractérisé l'histoire même récente de ces communautés indiennes exogames. Par ailleurs, les contacts avec les Blancs remontent beaucoup plus loin qu'on ne l'imagine parfois. Quant à l'événement de 1971 à Saint-Augustin, il s'était déjà produit en raison de la même dynamique, à La Romaine 20 ans plus tôt, à Sept-Îles 50 ans plus tôt, etc. Il y a donc peu de temps que la vie des Indiens du Québec a pris cette forme de villages permanents et relativement étanches. C'est pourquoi en préparant un ouvrage comme celui-ci, sans prétendre constituer une histoire des Indiens du Québec, on ne peut s'interdire d'en évoquer les principales lignes de force, tout en regrettant que les historiens ne nous aient pas encore fourni une telle fresque. Ce dossier a déjà fait l'objet d'un article (Savard, R. 1976). En outre, comme je l'évoquais précédemment, les gens de Saint-Augustin ne sont pas demeurés passifs devant cet étrange voyeur circulant parmi eux et cherchant maladroitement à démêler l'écheveau de leur destin. Je raconte, au début de la troisième partie (Le rire exorcisme) comment ils en vinrent rapidement à m'imposer un long propos, qu'il suffira évidemment à certains de qualifier de mythe pour en arriver, croiront-ils, à le mieux disqualifier comme discours. C'est surtout qu'ils auront beaucoup de mal à accepter le diagnostic qu'il porte sur leur propre société. Car, mieux que toutes mes observations antérieures et ultérieures, ce texte dit en clair le difficile destin des Indiens du Québec, qui les a conduits dans ce qu'il faudrait appeler des camps de réfugiés, si la bonne réputation internationale du Canada ne permettait de masquer cette réalité sous l'euphémisme de réserve. Parti à la recherche du secret de ce groupe, comme je le raconte en première partie, j'en revenais avec une image de ma propre société. C'est que les gens de Saint-Augustin n'ont d'autres secrets que celui de chercher à résister à cette pression de plus en plus brutale que les miens font peser sur eux depuis un bon moment. Pour se mettre efficacement à l'écoute d'un tel propos issu d'une tradition de pensée si différente de la nôtre, il faut consentir des efforts toujours gigantesques, souvent maladroits, parfois impuissants. Car si la subjectivité et l'objectivité ne constituent pas une alternative, le laxisme ou une certaine spontanéité de mauvais aloi conduisent toujours en ces matières à une paresseuse et navrante réduction de l'autre au moi., Quant à mes amis montagnais, ils sauront pardonner, en recourant à la dose d'humour dont je les sais capables, les gaucheries inhérentes à un effort de ce genre. Pour la traduction de ce texte j'ai pu compter sur la compétence de mon amie José Mailhot, spécialiste de la langue montagnaise. Elle y a travaillé durant de longues heures en compagnie de Joséphine Bacon, dont le montagnais est la langue maternelle. Mais la collaboration de José Mailhot ne s'est pas limitée à cette tâche ardue de traduction. Ensemble, nous avions ébauché un premier commentaire soumis à un groupe de spécialistes de l'analyse de textes, réunis à Paris au printemps de 1974, dans le cadre d'un atelier présidé par le professeur Jean Cuisenier. N'y a-t-il pas contradiction, sinon indécence, à coiffer du titre Le Rire... un ouvrage relatant par ailleurs un des aspects les plus tragiques de la vie de ce peuple ? Le « mythe » auquel aboutit l'enquête se présente cependant comme une œuvre hautement comique, que les Indiens écoutent en riant aux larmes. À ce titre, d'ailleurs, cette œuvre s'inscrit dans une longue tradition de l'esprit, grâce à laquelle les Indiens ont toujours combattu par le ridicule ce qui leur paraissait menacer le plus leur existence. Le Jésuite Lejeune en faisait déjà la remarque à ses supérieurs il y a près de 350 ans : « le ne croy pas qu'il y aye de nation sous le soleil plus mocqueuse et plus gausseuse que la nation des Montagnais » (Lejeune, P. 1634 : 30). Ceux qui ont fréquenté plus récemment les Montagnais savent qu'ils n'ont rien perdu de ce trait. C'est la mauvaise conscience des Blancs, convaincus de la disparition éventuelle des Indiens, qui avait produit ce stéréotype du Peau-Rouge au visage dépressif, écrasé au sommet d'une montagne désertique à contempler son feu mourant. Ne pouvant encore se résoudre à une aussi sombre prédiction, on comprendra les Indiens de continuer à lancer contre elle ces grands éclats de rire forgés au cœur des Amériques, avant même qu'aucun Blanc n'y ait mis le pied. Dans un ouvrage polémique paru en 1969, l'Indien américain Vine Deloria déplorait entre autres choses que l'humour indien n'ait jamais retenu l'attention des observateurs. « La déception des Indiens a toujours été grande, écrivait-il alors, de constater que les spécialistes des cultures indiennes n'ont jamais fait état du côté humoristique de nos modes de vie. Ce que la mythologie américaine s'est plutôt employée à propager, c'est cette image d'un peau rouge grognon au faciès de granit » (Deloria jr., V., 1969 : 146). Ouvrage d'anthropologie religieuse, recherche en anthropologie économique ou politique, essai sur l'idéologie d'un groupe, analyse de contacts inter-ethniques ? Il y a déjà un bon moment pourtant que ce genre de grille par trop solidaire d'une certaine tradition d'analyse sociale, s'est avérée impuissante à rendre compte, de la vie de tel ou tel groupe humain indien ou autre. Au tout début du siècle, Marcel Mauss avait dénoncé une autre application naïve de cette axiomatique, en tentant de désamorcer la manie des monographies à tiroir. « ... le donné, écrivait-il, c'est Rome, c'est Athènes, c'est le Français moyen, c'est le Mélanésien de telle ou telle île, et non pas la prière ou le droit en soi » (Mauss, M., 1966 : 276). Tout se ramène à une pulsion dont est impuissante à rendre tout à fait compte même la distinction individu-société : durer encore. La remarque de Mauss ne permet même pas d'éliminer le contexte dominant-dominé caractérisant tous les rapports entre Indiens et Blancs, pas plus d'ailleurs que le type d'insertion que l'observateur blanc peut avoir dans sa propre société. La partie historique du présent ouvrage a nécessité la consultation de vieux registres paroissiaux conservés dans les archives des diverses missions de la Côte-Nord, ce qui fut rendu possible grâce à la bienveillance des Oblats Alexis Joveneau (copie du registre de Musquaro), Joseph Blouin (registre de Saint-Augustin), Alfred Proulx et Paul Langlois (copies de divers registres de la Côte-Nord conservées à Lourdes-de-Blanc-Sablon). Une subvention du Conseil des Arts du Canada a permis de défrayer la recherche. Je suis particulièrement reconnaissant à Alexis Joveneau de m'avoir introduit dans le groupe de Saint-Augustin, de m'avoir initié à son histoire récente et d'avoir suivi avec un intérêt particulier l'élaboration du présent ouvrage. Aux hommes et aux femmes de Saint-Augustin, qui m'ont entraîné prudemment dans les dédales de leur pays, de leur histoire et de leur vision du monde, je transmets mes plus chaleureuses salutations. Le rire précolombien dans le Québec d’aujourd’hui. (1977) Première partie CARNET DE VOYAGE Retour à la table des matières « C'est donc l'intérêt public et général du peuple du Québec qui s'oppose à l'intérêt d'environ deux mille de ses habitants. Nous sommes d'avis que les deux intérêts en présence ne souffrent pas la comparaison, à ce stade des procédures. » Extrait d'une décision rendue, après deux jours d'audience, par la Cour d'Appel du Québec le 22 novembre 1973, annulant une injonction émise le 15 novembre 1973 par un juge de la Cour Supérieure à la demande des Indiens et des Inuit réclamant l'arrêt des travaux de construction de barrages hydro-électriques sur leur territoire. À cette cour de première instance, les audiences avaient duré sept mois. |