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Julien « Donc, de tes 15 à 17 ans, tu étais dans un Hôpital psychiatrique ?Avec des barreaux aux fenêtres… Après le dîner, on avait notre sieste de 1h à 1h30, la chambre était fermée à clef. A 8h30 le soir, on était dans nos chambres, fermées à clef. Pour aller à la toilette, il fallait toquer à la porte. Moi à la fin je pissais à la fenêtre. J’en avais marre. Pendant tout ce temps là, t’arrivais à fuguer ?Je ne me tracassais pas, je savais que j’allais sortir, il y avait plein de trous dans les grillages, bien cachés, je sais où ils sont, pas de problème. Un jour, ils avaient rebouché tous les trous dans le grillage, sauf un que j’avais trop bien caché. Et hop, j’étais reparti. Rien ne pouvait m’empêcher. Je fuguais en pleine journée, quand on nous mettait dans la cour Toutes les semaines je me retrouvais sur la Place. Et là je me faisais quand même 3-4 clients par soirée. » Fugues En Belgique1, on compte chaque année entre 4% et 6,5 % de fugueurs parmi les jeunes, autant de filles que de garçons. Ils fuguent le plus entre 15 et 17 ans, et les jeunes placés en institution fuguent plus souvent que ceux qui vivent en famille.2 Environ deux tiers des jeunes fuguent une seule fois, tandis qu’un tiers semble fuguer « de temps et temps ». Il n’y a pas de donnée précise sur la durée des fugues, mais il semble que très peu de jeunes fuguent plus d’une semaine. En ce qui concerne les causes de la fugue, il apparaît qu’un événement conjoncturel entraîne le passage à l’acte, tandis que celui-ci est pensé depuis plus longtemps, principalement au départ d’une problématique familiale (conflits, maltraitance, manque d’attention). « En un sens, la fugue peut être considérée comme un acte positif : le jeune veut signaler par son comportement qu’il ne supporte plus une situation chez lui ou dans l’institution ; la situation de crise occasionnée par la fugue peut constituer un point de départ pour gérer des problèmes plus profonds et évidents au sein de la famille. » 3 Enfin, il faut souligner que certains cas de prostitution débutent à l’intérieur même de la famille, mais restent souvent invisibles. Marie « Ma mère tenait un restaurant, et elle était en instance de divorce avec mon père qui était en prison, et elle buvait beaucoup à ce moment là. Donc c’est ma grand-mère qui venait travailler au restaurant. Et toute ma famille venait manger là. Le début c’est très flou, je devais avoir 10 ans. II y avait un homme qui venait manger tous les jours pendant les vacances scolaires, il avait un gros chien beige. Je servais, car j’ai commencé à travailler à 6 ans dans le restaurant. Un jour ma grand-mère est venue me trouver et m’a dit que le monsieur voudrait bien me parler.
Et donc on allait faire des petits tours dans les bois. Ça a commencé ça a été sournois. On s’asseyait sur un banc et il commençait à me caresser la jambe. Et plus le temps a passé, plus il insistait un peu plus. A un moment je me suis rendu compte qu’il y avait un truc qui était pas normal. J’ai décidé que je ne voulais plus aller promener. Et ma grand-mère m’a obligée. J’ai ramassé des baffes. Et lui est devenu violent que j’aie refusé.
Puis, l’année d’après, ma grand-mère a fait autre chose. Les clients qui venaient, on prenait la commande, et c’était le dessert « avec ou sans crème fraîche ». Eux allaient aux toilettes et je devais descendre aux caves soi-disant peler les pommes de terre, et là une porte donnait sur les WC. Sans crème fraîche, c’était pas terminé, avec crème fraîche, c’était jusqu’à ce qu’ils jouissent, par la bouche ou par la main. Ma grand mère me disait que chaque fois que je descendais, elle mettait 50 francs belges dans une tirelire, et que c’était mis pour ma mère pour pouvoir lui payer des vacances. Ca été comme ça pendant dix mois. Et ta famille, ils ne savaient pas ? Maintenant je me dis qu’ils savaient. Je suis sûre. Parce que j’ai un souvenir d’avoir un de mes oncles avec moi dans le lit, que ma mère veut rentrer, que la porte est fermée à clef, et que ma grand mère ouvre la fenêtre de l’extérieur en disant à mon oncle de sortir par là. Mes tantes fermaient les yeux, ils étaient trop présents, ce n’est pas possible qu’ils ne remarquent pas. » Cet extrait du récit de Marie révèle un cas entre l’inceste et la pédophilie, orchestré par un membre de la famille. L’élément prostitutionnel est bien présent dans la mesure où des paiements ont été effectués, mais il s’agit d’une situation tout à fait différente des jeunes qui débutent leur activité à l’adolescence. |
![]() | ![]() | «Verlan 2000», in Les mots des jeunes, Langue Française nº 114. Larousse, pp. 17-34 | |
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