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9. L’ICONOGRAPHIE ORTHODOXE EST UN ART PÉDAGOGIQUE Le XXe siècle est le siècle de l’image. La photographie, le cinéma, la publicité témoignent de la puissance communicative et didactique de l’image. La sagesse populaire a toujours su qu’une image vaut mille mots, et l’Église a appris très tôt que les images sont un véhicule d’enseignement. Le mot enseignant, ainsi que tous les mots de la même famille, évoque l’idée de faire passer de la connaissance, de l’information, de la sagesse à quelqu’un qui n’en a pas. C’est un mot moins savant que pédagogique ou didactique, mais la signification est la même. Les images dans l’Église ont depuis toujours le rôle d’instruire les fidèles : « la Bible des illettrés » est un lieu commun. L’un des premiers témoignages écrits de ce principe nous provient de l’Italie, vers l’an 400, lorsque saint Paulin de Nole explique que les illustrations des histoires de l’Ancien Testament peintes sur les murs de ses basiliques sont destinées aux pèlerins paysans : « Personne n’ignore que la gloire de saint Félix réunit ici des peuples nombreux. Mais dans cette immense foule, plusieurs sont ignorants : quoiqu’ils n’aient pas perdu la foi, ils ne savent point lire9. » Il ne faut pas penser, pourtant, que les images jouent un rôle didactique seulement pour les analphabètes. Le 3e canon du Concile de Constantinople (869-870) exprime la pensée de l’Église sur cette question : « Nous ordonnons de vénérer la sainte icône de Notre Seigneur Jésus Christ au même titre que le livre des Évangiles. En effet, comme par les syllabes qui le constituent tous reçoivent le salut, de même par les couleurs des icônes tous, sages et ignorants, tirent profit...10 » Pour que l’apprentissage ait lieu, il faut trois éléments : (1) le maître qui possède (2) la connaissance et qui essaie de l’apprendre à (3) l’étudiant. Qui est le maître qui enseigne à travers les icônes ? Comme nous l’avons déjà montré plus haut, l’iconographie est un art ecclésial ; il est donc naturel d’accorder ce rôle d’enseignant à l’Église. C’est elle qui crée une ambiance où les fidèles peuvent apprendre et c’est elle, par son expérience séculaire dans le domaine de la formation des saints, qui fait passer cette connaissance aux fidèles. Par le mot connaissance, on n’entend pas uniquement des morceaux d’information historique, doctrinale ou spirituelle. Après 2 000 ans d’histoire, l’Église a accumulé une encyclopédie de noms et de faits dont la connaissance est importante pour tout fidèle informé. Ce type d’information est présenté aux fidèles, surtout par les icônes des saints. Les événements importants de la vie d’un saint sont souvent peints sur le bord de son icône. Les croyants, en écoutant les hymnes liturgiques chantés à la fête de chaque saint et en regardant son icône exposée dans l’église, peuvent s’informer sur la vie de ce personnage. L’enseignement de l’Église ne se situe pas essentiellement au plan académique mais également au niveau de l’expérience. Pour atteindre le Royaume de Dieu, il n’est pas nécessaire d’être historien, théologien, historien de l’art, etc., dans le sens académique de ces termes. Ceux qui font de telles études ont un don de Dieu qui, comme tous les autres dons, doit être exercé pour bâtir l’Église. Mais tout croyant doit être un théologien dans l’acception véhiculée par la tradition patristique, c’est-à-dire une personne qui « a une connaissance [-logien] de Dieu [théo-] ». Le chrétien est appelé à connaître Dieu dans la prière, rien d’autre, à être transformé par cette connaissance et à briller dans le monde par les énergies de Dieu. L’accomplissement de cette vocation est ouvert à tous, quelle que soit la quantité d’information apprise. Les icônes véhiculent ce type de connaissance aussi bien que de l’information historique parce qu’elles nous mettent en contact, en communion, avec la personne représentée sur l’image. Elles nous ouvrent la possibilité d’apprendre de l’expérience « théologique » de cette personne, c’est-à-dire de son état de prière profonde. Connaître les faits concernant le Christ ou un saint et être en communion personnelle avec eux sont deux choses différentes. Le troisième élément nécessaire pour l'apprentissage est un étudiant, soit, dans le cas présent, les fidèles — et ultimement tout être humain. Il ne faut pas penser que nous voulons prôner la distinction classique de l’Église enseignante, c’estàdire le clergé, et l’Église enseignée, c’est-à-dire les laïcs. Dans la tradition patristique, tous les chrétiens composent l’Église, chacun à sa place fonctionnant dans son rôle. Personne n’a de monopole sur l’enseignement tel que nous l’avons présenté ici. Tous doivent apprendre à être saints et tous ont besoin de recevoir des leçons. Les niveaux hiérarchiques n’ont pas une grande pertinence dans l’enseignement et le développement de la sainteté. 10. L’ICONOGRAPHIE ORTHODOXE EST UN ART POPULAIRE Ce mot ne désigne pas un aspect essentiel de la nature de l’iconographie, mais plutôt un phénomène de notre temps. Pendant bien des siècles, l’art de l’icône est tout simplement demeuré inconnu en Occident. Après que la Renaissance italienne eut conquis l’esprit des chrétiens de l’Europe de l’Ouest, la « manière byzantine » est tombée dans l’oubli ou s’est vue méprisée parce qu’elle ne manifestait pas le naturalisme en vogue. Au XXe siècle, par contre, la popularité des icônes ne cesse d’augmenter. Nous vivons actuellement une époque où l’iconographie, il n’est pas exagéré de le dire, est à la mode, populaire. Des avantages et des désavantages découlent de l’intérêt général pour ces images. Dans notre société contemporaine, dont Dieu est de plus en plus absent et où tout est évalué selon son utilité pratique, l’aspect « étrange » de l’icône dérange par sa capacité de faire appel à des niveaux profonds de l’être humain. L’icône réintroduit une présence divine dans la vie de tous les jours. Elle surprend « sournoisement » des observateurs anesthésiés ou nonchalants qui, par elle, se sentent proches d’une dimension insoupçonnée de leur existence, une dimension refoulée. Les yeux sidérants d’un visage saint pénètrent l’enceinte de l’homme moderne et, là, cette figure fait peur ou soulage. Même les chrétiens « sécularisés », si ce n’est pas une contradiction dans les termes, éprouvent une joie ou un malaise ; la présence de Dieu est un feu brûlant qui réchauffe ou brûle le cœur. Il y a, cependant, le revers de la médaille : on court le grand risque de corrompre la tradition et de trahir l’esprit de l’icône. Puisque l’iconographie est précisément un art, tous ceux qui possèdent un talent artistique peuvent mettre la main à la « production » de ces images qui se vendent bien. On réduit alors les icônes à un style byzantin, russe ou autre, on les reproduit et on les vend. La tentation commerciale est bien vivante de nos jours et des esprits très mercantiles flairent le vent pour se lancer à la conquête du marché. Il n’est pas impossible de commander une « icône », c’est-à-dire d’inventer un sujet ou une personne, qui devient une sorte de logo pour telle ou telle cause. Des horreurs, voire des blasphèmes, se trouvent sans difficulté sur le marché. Certains artistes ne se soucient guère de l’aspect chrétien, orthodoxe de l’icône. Leur intérêt est tout à fait commercial. À l’autre bout de la gamme des motivations, on trouve les gens de bonne foi qui décident de peindre des icônes pour eux-mêmes ou pour d’autres sans savoir qu’ils entreprennent, sans aucune préparation ni direction, une activité hautement sacrée, liée à une tradition orthodoxe. Le danger ici n’est pas une commercialisation mais une banalisation de l’icône, c’est-à-dire la réduction de l’icône à n’être qu’une autre sorte d’image pieuse. Ces artistes peignent, parfois par ignorance, parfois consciemment, non selon la tradition iconographique et en étroite collaboration avec la communauté ecclésiale, mais en privé et, parfois, selon leur « fantaisie ». Les résultats sont innocents ou désastreux selon qu’ils aient dévié peu ou grandement de la tradition. Il ne faut pas penser que seuls les non-orthodoxes sont visés ici. Les orthodoxes aussi ignorent ou méconnaissent leur propre tradition. Finalement, les plus grandes horreurs iconographiques sont peintes par les membres de l’Église orthodoxe : qui a inventé saint Christophe représenté avec une tête de chien11 ? (fig. 6) La popularité de l’icône, bien qu’elle puisse être passagère dans le grand public, contribue néanmoins à la recherche artistique, historique et théologique des principes fondamentaux de la tradition iconographique. Ainsi, à la longue, la tradition se purifiera, ne souffrant pas trop de la popularité. Les dix mots que nous avons utilisés pour décrire l’iconographie ne constituent pas une liste exhaustive, mais nous espérons, quand même, qu’ils touchent à l’essentiel de cet art multi-dimensionnel afin d’en permettre une plus grande compréhension. NOTES I. Eugène TROUBETZKOI, Trois études sur l’icône, Paris, YMCAPress/O.E.I.L., 1965. 2. Voir (fig. 1) une image grecque de Joachim et Anne, XVIIe siècle, dans la collection d’Éric BRADLEY, n° 158, Temple Gallery, Londres, réimprimée sur une carte n° 158, St. Vladimir’s Seminary Press, Crestwood, N. Y. ; voir la même scène sur la bordure d’une icône de Marie, dans Gordana BABIC, Icônes, Hasso Ebeling International Publishing, Munich, 1984, p. 52 ; voir le dessin pour le 9 décembre dans An Iconographer’s Patternbook : The Stroganov Tradition, Ch. Kelley, trans., Torrence, Calif., Oakwood Publications, 1992, p. 111. 3. Voir (fig. 2) une image imprimée par la Maison de Prière, Troussures, Auneuil, France, qui reproduit l’image « exécutée [...] pour la chapelle consacrée au mariage de Joseph et Marie ». 4. Icône de Novgorod, fin du XVe siècle (fig. 3), dans L. OUSPENSKY et V. LOSSKY, The Meaning of Icons, Crestwood, N. Y., St. Vladimir’s Seminary Press, 1982, p. 154. 5. Voir (fig. 4) une image grecque d’Elias Moscos (1657), dans John TAYLOR, Icon Painting, New York, Mayflower Books, 1979, p. 77. 6. Voir (fig. 5) une image russe du XVIe siècle, dans OUSPENSKY et LOSSKY, op. cit., p. 189. 7. Richard TEMPLE, Icons and the Mystical Origins of Christianity, Dorset, RU, Element Books, 1990. 8. Jean-Claude LARCHET, Thérapeutique des maladies spirituelles, Paris, Les Éditions de l’Ancre, 1991. Tome I et II. 9. Poème 27, 542, dans M. SOUIRY, Études historiques sur la vie et les écrits de saint Paulin, Bordeaux, G.-M. de Moulins, 1854, tome H, pp. 147-151 ; en anglais, The Pœms of St. Paulinus of Nola, Ancient Christians Writers 40, P. Walsh, tr., New York, Newman Press, 1975, p. 290. 10. Stéphane BIGHAM, Études iconographiques, Nethen, Belgique, Éditions Axios, 1993, p. 25. 11. John TAYLOR, op. cit., p. 63. CHAPITRE III Les héros de l’icône Introduction L’iconographie et la sainteté sont étroitement liées, tant par l’objet lui-même, c’est-à-dire l’image peinte, que par la personne qui la produit. Le mystère transfigurant du Christ, que l’on peut appeler la sainteté agissante, remplit les deux. Il est donc tout à fait naturel de s’attendre à ce que l’Église reconnaisse certains iconographes comme saints. Saint Paul dit : Il y a diversité de dons, mais c’est le même Esprit ; diversité de ministères, mais c’est le même Seigneur ; divers modes d’action, mais c’est le même Dieu qui produit tout en tous. Chacun reçoit le don de manifester en vue du bien de tous. L’Esprit donne un message de sagesse à l’un et de science à l’ autre ; à un autre, le même Esprit donne la foi, à un autre des dons de guérison ; à un autre le pouvoir de faire des miracles... Mais tout cela, c’est le seul et même Esprit qui le produit, distribuant à chacun ses dons, selon sa volonté. (1 Co 12, 1-11) Le tropaire de la fête de la Transfiguration (un hymne spécial qui annonce le thème de la célébration) exprime l’idée d’une échelle, d’une succession de degrés, sur laquelle chaque chrétien progresse selon ses propres dons vers la lumière du Christ : « Tu t’es transfiguré sur la montagne, ô Christ notre Dieu, laissant tes Disciples contempler ta gloire autant qu’ils le pouvaient... » Certaines icônes de la fête rendent visible cette notion par la position corporelle des disciples face à la théophanie de la Transfiguration : les disciples se sont jetés par terre devant la divine Lumière et se couvrent le visage, mais ils le font de façon différente, selon leur capacité à recevoir la vision. Ces deux idées, la diversité de dons spirituels et le progrès individuel vers la sainteté, s’expriment tout naturellement dans l’iconographie. Bien que saint Paul n’inclue pas le don artistique dans sa liste des dons, l’Église, à travers les siècles, a jugé bon de reconnaître que ce talent vient de Dieu et, en glorifiant certains artistes exceptionnels, elle proclame que ce don permet à l’artiste de s’ouvrir profondément à Dieu, de sorte qu’il reflète Dieu dans ses œuvres ainsi que dans sa vie personnelle. Le résultat est un parfait mariage entre un don spirituel très personnel et l’ouverture de l’artiste à Dieu. Autrement dit : un saint iconographe. Prologue a) Beçalel, Ex 31, 1-11 Au début de l’histoire d’Israël en tant que peuple de la Loi se trouve l’histoire de Beçalel, d’Oholiav et d’autres hommes sages qui reçurent un don de Dieu pour exécuter des œuvres artistiques dans la tente de la rencontre : Le Seigneur adressa la parole à Moïse : « Vois : j’ai appelé par son nom Beçalel... Je l’ai rempli de l’esprit de Dieu pour qu’il ait sagesse, intelligence, connaissance et savoir-faire universel : création artistique, travail de l’or, de l’argent, du bronze, ciselure des pierres de garniture, sculpture sur bois et toutes sortes de travaux. De plus, j’ai mis près de lui Oholiav [...] et j’ai mis la sagesse dans le cœur de chaque sage pour qu’ils fassent tout ce que je t’ai ordonné. » Nous avons ici une association étonnante entre le talent artistique en tant que don de Dieu et le don de l’esprit de Dieu. Pour accomplir leur œuvre artistique à la gloire de Dieu, certaines personnes sont ointes de l’esprit du Seigneur. C’est une sorte de consécration, voire d’ordination, nécessaire au travail artistique pour Dieu. Cette onction de l’esprit pour la réalisation d’une œuvre artistique n’est pas essentiellement différente de celle que reçurent les prophètes. En maints passages, l’Ancien Testament associe l’onction de l’esprit de Dieu à la prophétie : les 70 anciens d’Israël (Nm 11, 24-30) ; Samson (Jg 14, 19) ; Saül (1 S 10, 1-12 ) ; le Serviteur de Dieu (Is 42, 1 et 61, 1) ; toute chair dans le temps messianique (Jl 3, 1-6). Il y a un seul Esprit, mais plusieurs dons, et ces dons peuvent mener à un haut degré de sainteté si l’oint est obéissant et exerce son talent pour la gloire de Dieu. En revanche, si l’oint résiste à Dieu (comme Jonas qui reçut l’appel d’aller prophétiser à Ninive) ou s’il se sert de son talent artistique pour fabriquer une idole (comme Aaron qui fit le veau d’or), il sera condamné. Le témoignage de l’Ancien Testament est donc clair : le talent artistique se trouve parmi les dons de Dieu accordés aux hommes et, grâce à l’onction de l’Esprit de Dieu, l’artiste peut accéder au nombre des saints en exerçant son art à la gloire de Dieu. Le fait que les arts visuels, les artistes et leur don semblent être peu prisés dans l’Ancien Testament ne devrait pas trop nous inquiéter. Les Israélites et les juifs n’ont pas, apparemment, développé ce talent autant que d’autres. Il est vrai que Salomon engagea un maître ouvrier du Liban, Hiram de Tyr, fils d’une mère israélite et d’un père tyrien. 1 R 7, 13-45 donne l’impression que celui-ci fit tout le travail seul, mais, selon 2 Ch 2,15-5,1, Salomon avait demandé au roi Hiram de Tyr de lui envoyer un maître artiste qui « collaborera avec les spécialistes qui sont près de moi en Juda et à Jérusalem et que David, mon père, a préparés ». Il importe peu que ces spécialistes aient été juifs ou étrangers. Ce qui importe, c’est de constater que le don artistique, selon les Écritures elles-mêmes, est don de Dieu, qu’il est donc « sanctifiable ». Que l’Ancien Testament soit relativement muet sur ce don ne change guère les choses : sa racine est bien scripturaire. La floraison de ce talent dans le peuple de Dieu dut attendre l’avènement d’une autre époque, celle du Verbe de Dieu incarné, l’ère de l’image visible du Dieu invisible. b) Saint Luc l’Évangéliste, Luc 1-2 Personne ne doute que l’évangéliste saint Luc était médecin ; saint Paul lui-même en témoigne en Col 4, 14 : « Vous avez les salutations de Luc, notre ami le médecin et de Démas. » Mais une tradition’, dont le premier témoignage écrit est tardif, désigne l’évangéliste comme peintre. L’icône que saint Luc aurait peinte, de Marie et de l’Enfant Jésus, s’appelle Odiguitria, ce qui veut dire « celle qui montre le chemin ». Même si l’on peut questionner l’historicité de cette tradition, tout en attribuant à saint Luc, par piété, la première icône de la Mère de Dieu tenant l’Enfant, le choix du troisième évangéliste n’est certainement pas le fruit d’un hasard, car ce choix met en relief le lien étroit que la Tradition ecclésiale a toujours établi entre la parole et l’image. Au début de son évangile, saint Luc « peint » en paroles une image détaillée de Marie et l’Enfant. Il est tout à fait logique alors de penser qu’il était aussi peintre et de lui accorder l’honneur d’avoir peint la première image visible de Marie et de Jésus. La renommée de l’ami médecin de saint Paul ne repose pas, pourtant, sur son hypothétique activité d’artiste. Saint Luc est d’abord et avant tout évangéliste, dessinateur de l’image verbale de la vie terrestre du Fils de Dieu. Sa réputation de sainteté se fonde sur autre chose que l’iconographie, bien que toutes deux ne soient pas incompatibles. Pourquoi avons-nous nommé Beçalel et saint Luc dans cette section « Prologue » ? Dans le premier cas, Beçalel représente un « juste » de l’Ancien Testament. Il est rare de désigner les personnages de l’ère de la Loi par l’épithète saint. La sainteté vétérotestamentaire n’est pas celle de l’ère pentecostale : avant l’avènement du Christ et la Pentecôte, le Saint-Esprit sanctifiait les hommes et les femmes d’Israël de l’extérieur ; il reposait sur eux, leur donnait des dons, les utilisait comme instruments pour la transmission de sa parole ; mais, après la Pentecôte, l’Esprit transforme les hommes et les femmes de l’Église de l’intérieur, d’une manière essentiellement différente de l’ancienne sanctification. L’Esprit donne toujours ses dons, parmi lesquels se trouve celui de l’artiste, mais le potentiel est très élargi : l’artiste peut maintenant peindre le visage du Fils de Dieu lui-même, ce qui était interdit par la Loi de jadis. L’artiste peut maintenant devenir iconographe. Nous avons placé saint Luc dans le « Prologue » à cause de la fragilité de la tradition qui le désigne comme iconographe. Malgré la logique interne de la piété sur laquelle se fonde la tradition, nous préférons ne pas dépasser la limite d’« une tradition dit que... ». |
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