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![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() L'élégie fut l'un des genres de prédilection du romantisme français. Lamartine donne le ton avec le fameux "Lac" des Méditations poétiques qui, pour le Cénacle de Victor Hugo, constitueront la référence. L'élégie est alors un poème nostalgique, amer constat de l'irréversible. Le thème du "Lac", la jeune femme chastement aimée, trop tot dérobée à la vie devient un topos (la "Lucie" de Musset). Lamartine récidive avec ce "Premier regret" publié dans Les Harmonies poétiques et religieuses et qui figure en épilogue de Graziella. Si le ton irrite Corbière (cf. "Le Fils de Lamartine et de Graziella" in Les Amours jaunes), il faut reconnaître à l'élégie lamatinienne une musicalité, une rythmique incomparables. Et le thème de la nature, refuge ultime contre l'oubli, conserve une puissance pathétique qu'il faut beaucoup de mauvaise foi pour lui dénier. Sur la plage sonore où la mer de Sorrente Déroule ses flots bleus aux pieds de l'oranger Il est, près du sentier, sous la haie odorante, Une pierre petite, étroite, indifférente Aux pas distraits de l'étranger ! La giroflée y cache un seul nom sous ses gerbes. Un nom que nul écho n'a jamais répété ! Quelquefois seulement le passant arrêté, Lisant l'âge et la date en écartant les herbes, Et sentant dans ses yeux quelques larmes courir, Dit : Elle avait seize ans! c'est bien tôt pour mourir ! Mais pourquoi m'entraîner vers ces scènes passées ? Laissons le vent gémir et le flot murmurer ; Revenez, revenez, ô mes tristes pensées ! Je veux rêver et non pleurer ! Dit : Elle avait seize ans ! - Oui, seize ans ! et cet âge N'avait jamais brillé sur un front plus charmant ! Et jamais tout l'éclat de ce brûlant rivage Ne s'était réfléchi dans un oeil plus aimant ! Moi seul, je la revois, telle que la pensée Dans l'âme où rien ne meurt, vivante l'a laissée ; Vivante ! comme à l'heure où les yeux sur les miens, Prolongeant sur la mer nos premiers entretiens, Ses cheveux noirs livrés au vent qui les dénoue, Et l'ombre de la voile errante sur sa joue, Elle écoutait le chant du nocturne pêcheur, De la brise embaumée aspirait la fraîcheur, Me montrait dans le ciel la lune épanouie Comme une fleur des nuits dont l'aube est réjouie... Lamartine, Harmonies poétiques et religieuses in Méditations poétiques, Ed de M.-F. Guyard, Poésie / Gallimard, 1981. Publié par Stéphane Labbe à l'adresse 20:53 ![]() Libellés : Romantiques 0 commentaires: Enregistrer un commentaire Message plus récent Message plus ancien Accueil Inscription à : Publier les commentaires (Atom) La revue des professeurs de lettres ![]() Cliquer sur le titre pour accéder au site de la revue ![]() Poésie, rhétorique... ![]() disponible sur Amazon et à Gwalarn ![]() Article sur Oscar Wilde ![]() Pour s'abonner, cliquer sur l'image ![]() Rubriques
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