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particularités de son fonctionnement textuel en la détachant du "piège référentiel". (Hamon) 49.Zola, Le roman expérimental, 1880 Ds ce manifeste du naturalisme, Z définit visées et procédés de cette nvle façon d'envisager le roman et son rapport au monde. Partant du modèle scientifique (Introduction à la médecine expérimentale de Claude Bernard), Z envisage ici le romancier comme un "observateur" et un "expérimentateur". Description , lieu référentiel par excellence, devient enjeu romanesque de premier ordre. Résultat de l'observation, instrument de l'analyse, le description naturaliste n'a rien de commun avec les "exercices de peintre" de la litté tradi, ne constitue plus "un plaisir de rhétoricien" ms "la constatation des états du monde extérieur qui correspondent aux états intérieurs des personnages". Peut dc ê définie comme la restitution d' "un état du milieu qui détermine et complète l'homme". D'où éloge des descriptions flaubertiennes. "C'est dans Gustave Flaubert que je conseille d'étudier la description, la peinture nécessaire du milieu, chaque fois qu'il complète ou qu'il explique le personnage". 50.Geog Lukàcs, Problèmes du réalisme, 1975 Promoteur de la sociologie de la litté d'inspiration marxiste ms adversaire du "sociologisme vulgaire", GL (1885-1971) met en relation les formes litté et les différentes phases de l'univers social: ainsi le "roman est l'épopée d'un monde sans dieux" parce qu'il mat en scène un individu problématique ds un monde contingent (La théorie du roman). Plus précisément, ds essai de 1936 "raconter ou décrire?", il dit: "tout style nouveau naît de la vie, sur la base d'une nécessité socio-biologique, il est résultante du développement social". Balzac, Dickens, Tolstoï ont participé à la transformation de la vieille société en une société capitaliste. Après 1848, Zola et Flaubert ne st plus que les "observateurs critiques" de la "société bourgeoise", ils substituent au récit une "méthode descriptive". Or "le récit structure, la description nivelle" comme le montre comparaison Nana(1880)/ Illusions perdues(1837-43). Ds ces 2 romans, description du théâtre n'a pour L ni le même statut ni la même fonction. Chez Zola, prend forme d'un "tableau" qui ne fait pas progresser l'action; visant à "l'exhaustivité monographique", elle constitue morceau de bravoure ds lequel romancier a mis tt son métier et qui suscite admiration du lecteur. Chez Balzac, description au service du récit: théâtre sert de cadre aux aventures dramatiques du poète Lucien qui découvre que la société capitaliste ne reconnaît à la litté qu'une valeur marchande. Récit balzacien permet de comprendre comment s'opère cette transformation , description zolienne se contente de montrer résultat, le fait social figé et comme naturalisé. Au-delà d'une préférence marquée pour B, on peut voir ds ce jugement sévère de L sur Z une défense du roman et de ses pouvoirs: fondé sur description d'un "milieu", naturalisme tend à réduire part des pers et diégèse alors que fiction est porteuse d'une vérité que ne peut fournir la seule exploitation des docs. "cette exhaustivité des objets matériels est absente chez Balzac. Pour lui, le théâtre, la représentation, n'est que la scène des drames intérieurs des hommes (…) le drame des personnages principaux est en même temps ici le drame de l'institution à laquelle ils collaborent, des choses dont ils vivent, du lieu où ils livrent leurs combats, des objets par lesquels s'expriment et sont médiatisées leurs relations." selon L, la description zolienne, en se substituant au récit, se définit comme un exercice de style et se prive du pouvoir d'éclairer en profondeur la société de son temps. Cf Julien Gracq, En lisant, en écrivant: "Toutes les maisons, tous les jardins, tous les mobiliers, tous les costumes des romans de Zola, à l'inverse de ceux de Balzac, sentent la fiche et le catalogue." 51. Robbe-Grillet, Pour un nouveau roman, 1963 RG constate mauvais accueil fait aux descriptions du NR. Jugement négatif s'explique selon ui par méconnaissance des buts et des sens de ces txts jugés avec critères inadaptés "établis sur les grandes œuvres de nos pères": référence au roman tradi érigé en modèle normatif fige critique qui condamne oe contemporaines. Oppose descriptions des romans tradi et celles du Nouveau Roman. A valeur mimétique de la description tradi qui assure légitimation de la fiction, NR oppose "une image (…) mise en doute à mesure qu'elle se construit". Description ne construit plus ordre cohérent, ne prétend plus reproduire réalité pré-existante ms affirme sa "fonction créatrice". Le monde romanesque ne se conçoit plus cô la réduplication du réel, c'est un univers autonome fonctionnant, non par similarité avec réalité, ms par une vie spécifique issue de la seule écriture. 52.Hamon, Introduction à l'analyse du descriptif, 1981 Partant du constat selon lequel le txt descriptif n'a pas de statut théorique défini, PH, évacuant "les pièges de l'approche référentielles", s'interroge sur ce qui constitue la spécificité de la description en cherchant à "circonscrire un certain effet de texte". Ds intro de l'ouvrage, souligne particularité du descriptif, lieu textuel où "se manifeste une utopie linguistique, celle de la langue comme nomenclature, celle d'une langue dont les fonctions se limiteraient à dénommer ou à désigner terme à terme le monde, d'une langue monopolisée par sa fonction référentielle d'étiquetage [du] monde". Description induit du lecteur attitude particulière: tend à "solliciter une certaine compétence linguistique" stt lexicale. PH définit le txt descriptif cô un système de mises en équivalence. Un mot, "détermination", désignant le référent, est posé comme équivalent à une série de termes, "l'expansion", termes eux-mêmes définis par série de prédicats. Txt descriptif aussi "lieu rhétorique particulièrement déterminé" riche en figures de style. Ainsi, il ressortit à l'énoncé poétique tel que le définit Jakobson, énoncé qui "tend à disposer dans des dispositions équivalentes des unités équivalentes". Partie V: Le roman Lgtps considéré cô genre inférieur, roman aujourd'hui hégémonique ds public et ds critique. Valorisé par prix et adaptations cinématographiques, promu par médias et diffusé cô gd produit de conso, assure consécration sociale que l'écrivain cherchait autrefois au théâtre (cf Balzac, Zola). Paradoxe: doit son succès au mépris qui l'a frappé. "genre bâtard dont le domaine est vraiment sans limites" (Baudelaire): échappant à tte codification, se renouvelant ss cesse, a pu concurrencer les autres genres, aborder ts les sujets. Etablit relations particulières entre fiction et réalité, permettant au lecteur de satisfaire aussi bien son goût de l'extraordinaire et du dépaysement que celui de l'observation et de la réflexion. Légitimité du roman pas toujours paru évidente. Mot a pu prendre connotation péjorative, associé d'une part à artifice, mensonge, d'autre part à facilité. Romanciers modernes ont alors affirmé que roman est travil sur langage et que le "feint" entre ds un rapport dialectique avec le "vrai". Réalisme du XIXe a servi à légitimer roman en lui donnant caution du "réel". Notions de fiction et de vérité s'articulent aussi ds analyse de la narration et du personnage. Chap 14:Le roman en procès Roman méprisé au nom de double exigence authenticité et qualité artistique: quel crédit accorder à ouvrage d'imagination où écrivain semble ne rien mettre de lui-même et quelle valeur reconnaître à récits imitant platement réalité insignifiante? C'est en vertu d'un impératif moral que groupe surréaliste a définitivement condamné ce genre (Breton). Nbrx st romanciers qui justifient leurs choix esthétiques et d'abord le recours à la fiction. Certains montrent que "conscience du réel" est inhérente au roman et que détour par imagination est condition d'une vérité supérieure (Aragon). D'autres affirment que fiction satisfait besoin ontologique de homme en proie à "fièvre de l'unité" (Camus). Style a pu fournir légitimation: défini comme art de la prose, roman est appelé à connaître dvlpts qui en feront égal de poésie (Flaubert). De +, spécificité du roman a été cherchée ds polyphonie (Bakhtine). 53.André Breton, Manifeste du surréalisme, 1924 Poète et théoricien du surréalisme, B n'a pas pratiqué la litté pour elle-même. Pour lui, écriture est expérience authentique, vitale; autobio, le récit est quête de soi: "Qui suis-je?" se demande-t-il au début de Nadja avt de chercher réponse ds divers signaux que lui offre épisode de la vie. Mépris de "la litté psycho à affabulation romanesque", de "tous les empiriques du roman qui prétendent mettre en scène des personnages distincts d'eux-mêmes". Condamnation radicale et définitive du roman s'inscrit ds "procès de l'attitude matérialiste" par lequel s'ouvre le Manifeste: en 1924, le surréalisme naissant s'élabore en réaction contre le positivisme qui, en privilégiant la "vie réelle", et le rationalisme, a amputé l'hô d'une partie de lui-même et réduit les ressources de son esprit. Réalisme, stt représenté par le roman, rejeté pour raisons: -esthétiques: produit oe médiocres, observation du réel ne fournit que "images de catalogues", des "lieus communs" -morales: correspond à un divertissement stérile, caractères des pers et aventures étant tjrs prédéfinis par formes stéréotypées qui limitent liberté du lecteur. Fiction romanesque n'a rien à voir avec véritable imagination et romanciers sans ambitions. Anatole France, qui faisait figure d'écrivain officiel, est ici désigné cô symbole de ces romanciers. C'est au nom de l'excellence de la forme poétique que Valéry condamne roman (cf anecdote fameuse de son refus à écrire "La marquise sortit à cinq heures"). J Gracq s'est employé à le justifier: "le mécanisme romanesque est tout aussi précis et subtil que le mécanisme d'un poème, seulement, à cause des dimensions de l'ouvrage, il décourage le travail critique exhaustif que l'analyse d'un sonnet ne rebute pas." (En lisant, en écrivant). > positon de Valéry et Breton suppose méconnaissance de la forme romanesque. 54.Louis Aragon, Postface aux Cloches de Bâle, 1964 En 1932, A rompt avec surréalistes et se consacre au roman. Publie de 1934 à 1951 Les Cloches de Bâle, Les Beaux Quartiers, Les Voyageurs de l'impériale, Aurélien et Les Communistes. S'est prononcé pour le réalisme socialiste ms revendique liberté d'invention. Roman doit permettre arriver à connaissance intuitive du réel selon une "méthode poétique". Postface s'ouvre sur plaidoyer en 4 points en faveur du roman réaliste: 1)le roman postule tjrs existence du réel, a fonction référentielle 2)satisfait besoin essentiel de l'homme en lui permettant de comprendre les aspects les + secrets du monde 3)ceux qui condamnent fiction romanesque confondent le roman de consommation ("pour femme de chambre") avec celui qui remplit sa fonction de dévoilement du réel. C'est une "démarche anti-philosophique". 4) paradoxalement, le détour par la fiction est indispensable à révélation de la vérité qui, présentée directement, effraierait lecteur. Opposition habituelle mensonge/vérité dépassée selon une problématique du "mentir-vrai" particulière à A qui a svt utilisé invention romanesque pour dire les déchirements de sa vie sentimentale et politique. "tout roman n'est pas réaliste. Mais tout roman fait appel à la croyance au monde tel qu'il est, même pour s'y opposer. (…) le roman est une machine inventée par l'homme pour l'appréhension du réel dans sa complexité (…) l'extraordinaire du roman, c'est que pour comprendre le réel objectif, il invente d'inventer" "ce qui est menti dans le roman sert de substratum à la vérité? On ne se passera jamais du roman pour cette raison que la vérité fera toujours peur (…) le roman, c'est la clef des chambres interdites de notre maison" 55.Camus, L'Homme révolté, 1951 On place svt oe de C ss signe de l'absurde et de la négation: à l'hô moderne qui s'interroge sur mal et mort, le monde ne donne pas de réponse. Or C lui-même a souligné qu'au cycle de l'absurde (L'Etranger, Le Mythe de Sisyphe, Caligula), il avait fait succéder le cycle de la révolte qui implique l'action (La Peste, Les Justes, L'Homme révolté). Pour C, "la contradiction est celle-ci: l'homme refuse le monde tel qu'il est, sans accepter de lui échapper". Ambivalence caractérise attitude de artiste: "l'art est aussi ce mouvement qui exalte et qui nie en même temps. "aucun artiste ne tolère le réel", dit Nietzsche. Il est vrai; mais aucun artiste ne peut se passer du réel". Romancier permet à hô de satisfaire "besoin métaphysique", celui de posséder monde, de saisir sa vie comme un destin. C'est là justification du roman: à l'homme qui vit ds déchirement de ne pouvoir donner forme au "monde éparpillé", roman offre pers qui lui ressemblent à cette différence qu'ils "courent jusqu'au bout de leur destin" parce qu'ils st imaginaires. Roman s'en racine dc au plus profond de la condition humaine en proie à dispersion , à absence de limites, à nostalgie de l'unité. "le monde romanesque n'est que la correction de ce monde-ci, suivant le désir de l'homme. (…) l'essence du roman est dans cette correction perpétuelle, toujours dirigée dans le même sens, que l'artiste effectue sur son expérience". roman satisfait" besoin métaphysique" de l'homme en lui montrant image d'un monde qui a cohérence d'un destin. 56.Flaubert, Correspondance (1852) Ambitions de F en matière de style: prose romanesque devient art aussi accompli que poésie. En matière de style, l'anti-modèle est Lamartine. A ce romantisme efféminé, F oppose idéal fait de classicisme et de modernité: -classicisme (réfce à Boileau ds lettre de sept 1853) puisque F définit idéal de justesse, à la fois musical et scientifique: la belle phrase qui allie solidité de la composition, sensualité de la sonorité et précision de la pensée cf lettre du 24 avril 1852 à Louise Colet. -modernité ds mesure où au nom de la liberté, de affranchissement de tte convention, oe d'art définie par les seules contraintes que artiste s'est données. Art répudie tte hiérarchie des sujets et réside ds traitement qu'il leur impose. Roman devient poésie. "Ce qui me semble beau, ce que je voudrais faire, c'est un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force de son style (…) un livre qui n'aurait presque pas de sujet ou du moins où le sujet serait invisible, si cela se peut. Les œuvres les plus belles sont celles où il y a le moins de matière; plus l'expression se rapproche de la pensée, plus le mot colle et disparaît, plus c'est beau." "le style étant une manière absolue de voir les choses" (lettre du 16 janvier 1852 à Louise Colet). 57.Bakhtine, Esthétique et théorie du roman, 1975 Pour B, spécificité du genre romanesque et qui crée son originalité stylistique, "c'est l'homme qui parle et sa parole". Roman est polyphonie, dialogue de langages sociaux divers qui renvoient à différents cultures. Notions de dialogisme et de polyphonie ont dps fait objet d'approfondissements. Linguiste O.Ducrot a esquissé une "théorie polyphonique de l'énonciation": "l'énoncé signale, dans son énonciation, la superposition de plusieurs voix", celle d'un locuteur et celles d'énonciateurs. Double énonciation apparaît au théâtre et ds énoncés ironiques. Ss mettre en cause analyse de B, Daniel Delas considère que les "textes poétiques s'ouvrent à la dimension dialogique, voire polyphonique". En revanche, Henri Mechonnic, refuse catégoriquement opposition que B établit entre roman polyphonique et poésie monologique. "Le roman c'est la diversité sociale de langages, parfois de langues et de voix individuelles, diversité littérairement organisée.(…) Grâce à ce plurilinguisme et la plurivocalité qui en est isuue, le roman orchestre tous ses thèmes, tout son univers signifiant, représenté et exprimé. Le discours du narrateur, les genres intercalaires, les paroles des personnages, ne sont que des unités compositionnelles de base, qui permettent au plurilinguisme de pénétrer dans le roman." Chap 15: roman et réel: le réalisme en question "par un roman, on a entendu jusqu'à ce jour un tissu d'événements chimériques et frivoles, dont la lecture était dangereuse pour le goût te pour les mœurs" écrivait D ds son Eloge de Richardson. Face au discrédit jeté sur roman pour son délit d'imagination, écrivains de D à aux romanciers réalistes se st réclamés de la conformité au réel, se st élevés contre la fiction et ses formes convenues (Balzac, Stendhal, Zola). Ms ont été aussi les premiers à revendiquer autres qualités que la seule observation, la personnalité par ex (Zola). On a pu montrer que illusion référentielle inhérente au roman qui emploie ttes ses ressources à faire passer la fiction pour vie même (Diderot). Ce jeu entre fiction et réalité définit roman comme "genre oedipien" où illusion mise au service d'un apprentissage de la vie (Robert). 58.Stendhal, Balzac, Zola: l'affirmation du réalisme "all is true" affirme le narrateur du Père Goriot. Chez rélaistes du XIXe, légitimation du roman par vérité ou réel s'exprime à travers méta du miroir, de l'historien ou du savant: le roman est un "miroir", reflet fidèle du réel pour Stendhal, façon commode de récuser accusation d'immoralité. Méta de l'histoire déjà utilisée par D ds JleF ("je n'aimme pas les romans (…) je fais l'histoire") est reprise par Balzac, qui disait suivre la voie de Buffon et Geoffroy Saint-Hilaire (espèces sociales //espèces zoologiques). Z s'autorise de son exemple pour faire roman scientifique, prenant lui modèle sur Claude Bernard et son recours à méthode expérimentale. 1)Stendhal" (Le Rouge et le Noir, 1831). "Un roman; c'est un miroir qu'on promène le long d'un chemin" 2)Balzac (Avant-propos de 1842 à La Comédie humaine). "La société française allait être l'historien, je ne devais être que le secrétaire" 3)Zola (Le Roman expérimental, 1880). "le romancier est fait d'un observateur et d'un expérimentateur. (…)Au bout, il y a la connaissance de l'homme, la connaissance scientifique, dans son action individuelle et sociale." 59.Zola et le "tempérament" Vanter perfection de l'observation = risquer de nier le roman en tant qu'oe d'art. Détracteurs du réalisme ont prolongé méta du miroir par celle de la photographie, alors dépourvue de tte valeur artistique. Or réalistes ont été les premiers à revendiquer leur qualité d'artistes: B en mettant accent sur la "seconde vue" qui identifie le romancier de génie, F en travaillant sa phrase, Z en précisant que le "sens du réel" ne dispense pas de "l'expression personnelle". Maupassant reprend argumentation comparable ds Pierre et Jean: les réalistes se font une image perso du monde et sont des "illusionnistes". "je crois encore que je mens pour mon compte dans le sens de la vérité. J'ai l'hypertrophie du détail vrai, le saut dans les étoiles sur le tremplin de l'observation exacte. La vérité monte d'un coup d'aile jusqu'au symbole." (lettre à Henry Céard du 22 mars 1885 où Z, à propos de Germinal, analyse lui-même son "tempérament lyrique": sa vision hyperbolique et symbolique déforme le réel pour mieux le dévoiler). 60.Diderot, Pour un roman "vrai" D a fait profession de foi de réalisme bien avt les romanciers du XIXe. JleF, à la fois roman et anti-roman, critique les conventions des "faiseurs de roman" d'aventures et prétend rapporter hist vraies. Ds son Eloge de Richardson (1762), D célèbre en l'auteur de Paméla et de Clarisse l'écrivain qui, renonçant à exploiter le goût du public pour le "romanesque" et la "débauche", a donné ses lettres de noblesse au roman. Pr D, roman doit se faire roman de mœurs et représenter "le monde où nous vivons". Ds perspective classique, roman doit peindre les "caractères" et les "passions", D admirant chez R une profonde vérité psycho. Ainsi roman peut passionner lecteur qui se reconnaît ds pers et l'instruire mieux que l'histoire, accusée de pallier par invention trous de la documentation alors que romancier copie d'après nature. Ms cette imitation n'exclut pas l'art. Ds Les Deux amis de Bourbonne (1770), D distingue 3 sortes de contes selon leur degré de conformité au réel. Oppose au "conte historique" (récit réaliste) le "conte merveilleux" à la manière d'Homère, qui présente une nature exagérée, et le "conte plaisant à la façon de La Fontaine" où le conteur "ne se propose ni l'imitation de la nature, ni la vérité, ni l'illusion". L'art le plus réaliste est séduction, illusion. 61.Marthe Robert, Roman des origines et origine du roman, 1972 Spécialiste de litté allde et de psychanalyse, MR tente d'élaborer une théorie du roman qui rende compte de la diversité de ses réalisations. Or le roman, qui ne respecte aucune règle, ne peut ê défini par des formes litté. Son unité est à chercher ds une structure psychique inconsciente que Freud appelle le roman familial, biographie fabuleuse que s'invente le petit enfant confronté à nécessité de se détacher de ses parents. Ds premier stade narcissique, s'attribue le rôle de l'enfant trouvé qui va rejeter ses parents adoptifs pour vivre avec vraie famille ds autre monde. A cet âge correspond le roman fantastique (Don Quichotte, Aurélia, etc.) Au stade oedipien, l'enfant se rêve bâtard, fils d'une mère adultère et d'un père puissant ms inconnu, il s'engage ds le monde pour y conquérir sa vraie place. Scénario inspire romanciers réalistes. > les deux "attitudes romanesques possibles" relèvent d'un désir "préhistorique" de "refaire la vie dans des conditions idéales": la réalité qu'évoque le roman est tjrs fictive. "l'illusion romanesque peut être traitée de deux façons: ou bien l'auteur fait comme si elle n'existait pas du tout, et l'œuvre passe pour réaliste, naturaliste ou simplement fidèle à la vie; ou bien il exhibe le comme si qui est sa principale arrière-pensée, et dans ce cas l'oe est dite onirique, fantastique, subjective, ou encore rangée sous la rubrique plus large du symbolique. Il y a donc deux types de roman, l'un qui prétend prélever sa matière sur le vif pour devenir une "tranche de vie" ou le fameux "miroir qu'on promène sur un chemin"; l'autre qui, avouant de prime abord n'être qu'un jeu de formes et de figures, se tient quitte de toute obligation qui ne découle pas immédiatement de son projet." Chap 16: roman et récit Roman facilement réduit à récit d'aventures. De fait, certaine forme chronologique de récit contribue largement à donner au lecteur illusion de réalité. Attaché au XIXe siècle bourgeois, à sa croyance naïve en un monde ordonné et intelligible > ne convient plus aux recherches des romanciers modernes (Robbe-G). Notion d'aventure ne va pas de soi: étrangère à la vie, n'existe pas en dehors d'une structure narrative qui seule donne cohérence à existence humaine soumise à contingence (Sartre). Sur plan esthétique, récit ne peut rendre compte de la valeur d'un roman et ne pt ê isolé de l'ensemble de l'oe, à moins de céder à "l'illusionnisme" qui voit ds art simple reproduction du réel (Malraux). 62.Robbe-Grillet, Pour un nouveau roman, 1963 Pour lui, "l'histoire" est une des "notions périmées" sur lesquelles se fonde le roman réaliste. Telle conception lui paraît inacceptable pour raisons philosophiques et esthétiques. Mise en cause des formes narratives suppose lecteurs actifs et capables de s'intéresser à romans déceptifs comme La Jalousie où l'on cherche vainement intrigue progressive. "l'écriture, comme toute forme d'art, est (…) une intervention. Ce qui fait le force du romancier, c'est justement qu'il invente, qu'il invente en toute liberté, sans modèle. Le récit moderne a ceci de remarquable: il affirme de propos délibéré ce caractère, à tel point même que l'invention ,l'imagination, deviennent à la limite le sujet du livre. (…) il suffit de lire les grands romans du début de notre siècle pour constater que, si la désagrégation de l'intrigue n'a fait que se préciser au cours des dernières années, elle avait déjà cessé depuis lgtps de constituer l'armature du récit. Les exigences de l'anecdote sont sans aucun doute moins contraignantes pour Proust que pour Flaubert, pour Faulkner que pour Proust, pour Beckett que pour Faulkner…Il s'agit désormais d'autre chose. Raconter est devenu proprement impossible." 63. Sartre, La Nausée, 1938 A l'articulation de la philo et de la litté, S a rédigé oe immense comprenant essais philo sur l'existentialisme et le matérialisme dialectique, récits autobio, romans, pièces de théâtre, essais critiques et politiques. Oe litté évoquent notions philo comme liberté, existence, contingence et comme il l'a dit lui-même à propos de la temporalité chez Faulkner, "une technique romanesque renvoie toujours à la métaphysique du romancier" (Situations, I). La Nausée, premier roman, se présente comme journal intime d'un pers qui s'englue ds vie morne, ds présent ss perspectives. Crise existentielle lui révèle contingence de l'existence. "Quand on vit, il n'arrive rien. Les décors changent, les gens entrent et sortent, voilà tout. Il n'y a jamais de commencements. Les jours s'ajoutent sans rime ni raison, c'est une addition interminable et monotone. (…)Ca, c'est vivre. Mais quand on raconte la vie, tout change" 64.Malraux, L'Homme précaire et la littérature, 1977 M a érigé en principe l'autonomie de l'art: pour lui, oe s'inspire non de la réalité ms des oe qui l'ont précédée. Déf du romancier comme créateur de formes et de relations nouvelles. Malgré prétentions réalistes, roman ne reproduit pas réel: romancier invente un monde qui lui est propre et qui est la marque de son génie. M critique "l'illusionnisme" réducteur qui se fonde sur conception simpliste de la création artistique: celle-ci ne met pas seulement en jeu l'observation mais des opérations. Le roman n'est pas l'interprétation d'une partition qui serait l'histoire: on ne peut isoler l'histoire de la forme qu'elle prend ds l'écriture et la composition ss détruire la valeur artistique du roman. "le génie du romancier esr dans la part du roman qui ne peut être ramenée au récit. Récit tradi est principal facteur de l'illusion réaliste, que critique aussi R-G. "Le livre est le résultat d'une élaboration, d'une suite de parties, tantôt gouvernées et tantôt instinctives, dont chacune se répercute; ds lesquelles le grand romancier trouve une coordination qui lui appartient comme le timbre de sa voix" Chap 17: Roman et personnage Pas de roman ss pers. C'est pourquoi le pers de roman perçu comme entité "naturelle" et de fait joue rôle essentiel ds création de l'illusion romanesque: en lui donnant nom, activité, psycho, en le situant ds tps et espace, devient ê vivant (Cf début de Bel-Ami où le héros se détache progressivement des "vrais" promeneurs des gds boulevards comme s'il était tiré directement de la vie). Ptt, aussi bien chez les classiques que chez les romanciers réalistes, pers pas confondu avec personne réelle: est une abstraction et c'est ce qui permet de toucher l'intelligence et la sensibilité du lecteur (Proust). Défini comme une imitation, une stylisation de l'humain. Ss ce grossissement, ce "trucage", il n'atteindrait aucune vérité psycho (Mauriac). Ms avec dvlpt des sciences humaines, conception superficielle des types ne correspond plus à un Moi divisé et morcelé: nvx romanciers ont répudié notion même de pers sur plan théorique comme ds leur pratique d'écrivain (Sarraute). //t, notion soumise à analyses nvles: pers st ê de papier, des constructions du txt et on peut les caractériser cô un ensemble de signes et de fonctions > lecture projective impossible. Identification au pers cpdt réhabilitée ds perspective humaniste: se détacher de soi pour mieux se comprendre (Sallenave). 65.Proust, Du côté de chez Swann, 1913 cf qd narrateur écoute mère lire G.Sand. Acte de lecture se fait selon double mvt: ds domaine de la pensée, lecteur cherche à s'approprier "la richesse philosophique" et la "beauté du livre" que lui ont conseillé un prof ou un ami; ds domaine des émotions, participe intensément à action dramatique que vivent pers. Ce point conduit à analyser nature du pers de roman. Contrairement à préjugé populaire -représenté par Françoise- qui dénier tt intérêt aux ê de fiction, P montre que c'est justement parce qu'ils ne st pas réels qu'ils plaisent au lecteur. Paradoxe s'appuie sur conception de la nature humaine selon laquelle nos sens ne ns donnent pas accès aux émotions d'autrui: ns ne les partageons q si ns pouvons les représenter ss forme d'"images". P dépasse opposition réalité/fiction: ce qui est vrai, ce st les sentiments du lecteur, que seuls peuvent faire naître des ê fictifs. Ouvre voie à réflexion moderne sur le pers en montrant qu'il n'est qu'un ensemble de représentations et qu'il ne se constitue que ds intelligences et sensibilité du lecteur. " l'ingéniosité du premier romancier consista à comprendre que ds l'appareil de nos émotions, l'image étant le seul élément essentiel, la simplification qui consisterait à supprimer purement et simplement les pers serait un perfectionnement décisif." 66.Mauriac, Le Romancier et ses personnages, 1933 M a écrit romans qui donnent image sombre de la condition humaine déchirée entre exigences du monde et de la chair et le souci de grâce. Ms interros du moraliste et du chrétien ne l'ont pas écarté des pbs politiques et sociaux: gde activité d'essayiste et de journaliste marquée par choix affirmés (Résistance, décolonisation, gaullisme). Réflexion sur romancier et pers se fonde sur deux principes:
Passage articule notions de vérité et de mensonge romanesques. Précise que pers st artificiels car vont au bout d'une passion qui est à travers eux explicitement analysée. Paradoxe: c'est ds mesure où ils échappent à insignifiance de vie réelle que ces ê truqués constituent types riches d'enseignement en ns permettant de mieux ns comprendre. Conception critiquée par Sartre qui prenait comme modèle roman anglo-américain. Reproche à M de ne laisser aucune liberté à ses pers en adoptant "le point de vue de Dieu" alors qu'"un "roman est une action racontée de différents points de vue" (Situations). "Le drame d'un ê vivant se poursuit presque toujours et se dénoue dans le silence. L'essentiel, dans la vie, n'est jamais exprimé. (…)Un roman tout à fait pareil à la vie ne serait finalement composé que de points de suspension" alors que "le monde des héros de roman vit, si j'ose dire, ds une autre étoile, - étoile où les ê humains s'expliquent, se confient, s'analysent" 67.Nathalie Sarraute, L'Ere du soupçon, 1956 Rejet du pers de type balzacien et de la "vieille analyse des sentiments". L'Ere du soupçon = premier manifeste du Nouveau Roman. Selon elle, pers romanesque ne paraît plus crédible au lecteur moderne qui, dps Joyce, Proust et Freud, connaît "le foisonnement infini de la vie psychologique et les vastes régions encore à peine défrichées de l'inconscient". L'écrivain parle de soi et dc doit renoncer aux "types littéraires" et au "ton impersonnel". Refus du pers tradi au nom des acquis modernes suppose lecteur actif et même créateur, prêt à se rendre "sur le terrain de l'auteur". "les personnages, tels que les concevait le vieux roman (et tout le vieil appareil qui servait à les mettre en valeur), ne parviennent plus à contenir la réalité psychologique actuelle. Au lieu, comme autrefois, de la révéler, ils l'escamotent." 68.Danièle Sallenave, Le Don des morts. Sur la littérature, 1991 Pr DS, expérience litté est expérience vitale qui donne accès à monde revisité. Roman a pr sujet "nous-mêmes" et ns permet d'échapper à notre condition et de mettre à l'épreuve situations fictives. Analyse appuyée sur deux concepts d'Aristote: fiction est mimesis; ms en la transfigurant, en la tenant à distance, fiction ns permet de "comprendre le sens de nos actions et de nos passions" > catharsis. Suppose réévaluation du rôle du pers. Refus de la "psycho vieillote" ne doit pas conduire à faire des pers simples "figures de papier". Oe n'est pas pur langage, est tjrs réfce au monde et engage "quête de sens". Conception de la litté fondée sur conception de homme défini, ds tradi des Lumières, comme "sujet libre qui réfléchit sur sa vie afin de la gouverner". "l'illusion littéraire suppose un consentement à la croyance temporaire dans la réalité imaginaire de choses fictives. (…) Autre par le médiation du pers, afin de devenir moi-même et, passant par ma propre absence, ayant fait le deuil de moi-même, capable de comprendre ce qu'il en est de ma vie. C'est ce que Sartre appelait la "générosité" du lecteur: cette mort feinte, cette transmutation provisoire par quoi j'accède au sens, à la compréhension. Grâce à la fiction ,chacun porte une tête multiple sur ses épaules; il se fait une âme ouverte; un cœur régénéré." |
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