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La ville contemporaine fait-elle encore société ? Plus que jamais, les villes sont devenues un champ d’expérimentation idéologique et culturel et plus que jamais un urbanisme de la cohérence échappe à un monde où les efforts collectifs sont contournés par l’individualisme des solutions à court terme. Les politiques urbaines restent incertaines comme le sont les intempérances de l’économie. L’absence d’une vision de la ville du xxie siècle n’occulte pourtant pas les expériences urbaines récentes nourries de l’histoire du développement des villes du xxe siècle. Pour autant, l’urbanisme qui prédomine, décourage une pensée sur le long terme, déconsidérée comme idéaliste et réservée à des approches spéculatives sans lendemain. La ville à inventer dans ce contexte existe dans un cadre de résistance que constitue notre culture du projet urbain. Les architectes-conseils de l’État au 2 mai 2007 : Bernard Althabegoïty, Jacques Anzuitti, Yves Arnod, Jacques Audren, Marie-Hélène Badia, Renaud Bardon, Gilles Barré, Philippe Barthélémy, Jean-Michel Battesti, Hervé Beaudouin, Jean-Louis Berthomieu, Arnaud Bical, Pierre Bolze, Guy Breton, Olivier Brochet, Suzel Brout, Vincent Brossy, Yann Brunel, Rémy Butler, Pierre Caillot, Gerard Cerrito, Patrick Chavannes, Henry Chesnot, Andréas Christo-Foroux, Suisick Clèret, Patrick Colombier, Cristina Conrad, David Cras, Florence Crépu, François Depresle, Jean-Paul Deschamps, Guy Desgranchamps, Bernard Desmoulin, Marina Devilliers, François Douçot, Béatrice Dollé, Philippe-Charles Dubois, Éric Dubosc, Bertrand Dubud, Patrick Duguet, Jean-Louis Duchier, Gilles Dupré, Patrice Dutard, Jean-Pierre Duval, Christine Edeikins, Christian Enjolras, Lairent Fagart, Marylène Ferraand, Michel Frémolle, Hélène Fricout-Cassignol, Jean-François Galmiche, Marie-Christine Gangneux, Alain Gignoux, Ignace Grifo, Louis Guedj, Jean Guervilly, Jean-François Guffroy, Philippe Guyard, Jean-Luc Hesters, Gérard Huet, Laurent Israël, Jean-Michel Jacquet, Hubert Jeanneau, Jean-François Jodry, Benoît Julien, Michel Kagan, Christian Kock, Jean-Baptiste Lacoudre, Gérard Lancereau, Catherine Lauvergeat, Patricia Leboucq, Olivier Le Boursicot, Nicole Loupiac-Roux, Philippe Madec, Jean Magerand, Michel Malcotti, Isabelle Manescau, Michel Maraval, Gilles Margot-Duclos, Françoise Mauffret, Bertrand Mathieu, Yves-Marie Maurer, Dominique Montassu, Thierry Mostini, Patrice Mottini, Emmanuel Nebout, Francis Nordmann, Jean-Philippe Pargade, Bernard Paris, Martine Patou, Marie Petit-Ketoff, Serge Petre-Souchet, Jean-Paul Philippon, Jean-Paul Porchon, Philippe Primard, Michel Regembal, Gilles Reichardt, Michel Rémon, Serge Renaudie, Rudy Ricciotti, Jacques Ripault, Françoise Risterucci, Christine Rousselot, Michel Roy, Françoise Ruel, Vincent Sabatier, Hélène Sayas, Eva Samuel, Jean-Michel Savignat, Jacques Sbriglio, Jean-Paul Scalabre, Adelfo Scaranello, Pascal Sirvin, Dominique Tessier, Jean-Christophe Tougeron, Bernard Valero, Christian Vilette, Thierry Van De Wyngaert, Martine Weissmann, Luc Weizmann, Dominique Wurtz. corps des architectes-conseils de l’État La ville qui s’invente actes du séminaire de Rennes, Saint-Jacques-de-la-Lande et Nantes 13, 14 et 15 octobre 2006 Isbn 2-914531-08-7 5 rue Guy-de la Brosse 75005 Paris www.thotm-editions.com 782914 531085 livres@thotm-editions.com 20 euros corps des architectes-conseils de l’État 13, 14 et 15 octobre 2006 actes du séminaire de Rennes, Saint-Jacques-de-la-Lande et Nantes 2 remerciements Cet ouvrage «La ville qui s’invente», est le douzième numéro de la publication «Conseil», consacré au séminaire de Rennes, Saint- Jacques-de-la-Lande, Nantes qui a eu lieu les 13, 14 et 15 octobre 2006. Il est publié à l’initiative du corps des architectes-conseils de l’État, avec le concours de la direction générale de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction du ministère des Transports, de l’Équipement, du Tourisme et de la Mer et de la direction de l’Architecture et du Patrimoine du ministère de la Culture et de la Communication. Direction éditoriale Michel Kagan, président du corps des architectes-conseils de l’État, assisté du comité du corps des architectes-conseils de l’État: Jacques Audren, secrétaire général; Pierre Bolze, trésorier; Jacques Ripault, directeur; Jean-Philippe Pargade, directeur; Hervé Beaudoin; Christine Rousselot; Florence Crépu; Alain Gignoux; François Lamarre, journaliste et critique d’architecture, animateur du séminaire; Michel Velly architecte, enseignant à l’école d’architecture de Nantes, organisateur de ce séminaire. Le président et le comité du corps des architectes-conseils de l’État remercient chaleureusement tous les participants qui ont répondu à cette invitation et se sont déplacés pour venir au séminaire, apporter des contributions écrites ou orales, et enfin, confier les documents reproduits dans ce livre. Ils remercient tout particulièrement Jean-Yves Chapuis vice-président de Rennes-Métropole, délégué aux formes urbaines; Philippe Faysse directeur général des services techniques de la ville de Rennes; Christian Lepetit Dgst Rennes-Métropole; Bernardo Secchi urbaniste, professeur à l’école d’architecture de Venise; Paola Vigano architecte et urbaniste; Gérard Thurnauer architecte et urbaniste; Olivier Mongin philosophe, directeur de la revue Esprit ; Alexandre Chemetov paysagiste et architecte ; Patrick Germe architecte et urbaniste, professeur à l’école d’architecture de Paris-La Villette; Patrick Berger, architecte, professeur à l’école polytechnique de Lausanne; Jacques Anziutti architecte; Loïc Josse architecte et urbaniste; Jacqueline Osty paysagiste; Jean-Marc Ibos et Myrto Vitard, architectes; Dominique Brard, architecte- conseil de la Ville de Rennes ; Michel Roulleau architecte, président de l’Unsfa ; Catherine Malleret et Catherine Dumas-Garcia architectes Forma 6; Jacques Beaudoin, architecte-conseil de la ville de Nantes; Jean-François Revert urbaniste, enseignant à l’école d’architecture de Bretagne; Thierry Wiet architecte/atelier de Portzamparc; Hervé Perrin architecte; Jean-Marie Dulard, responsable de la sem Nantes Aménagement; Patrick Henry architecte chef de projet atelier de l’Île-de-Nantes; Emmanuel Couet adjoint à l’urbanisme de Saint-Jacques-de-la-Lande; Yannick Filly directeur de l’aménagement de Saint-Jacques-de-la-Lande; Jean- Pierre Pranlas-Descours architecte et urbaniste; Jean-Pierre Crusson architecte; Lucas Meister architecte; Pascal Masson directeur d’Habitation familiale; Marylène Gallon architecte/Kees et Claus Kaan; Christophe Delmar paysagiste/atelier Bruel-Delmar; Vincent Cornu architecte ; Catherine Blain journaliste pour Amc/Le Moniteur; Raphaëlle Saint-Pierre historienne de l’architecture, journaliste pour d’Architectures; Jean-Claude Bachelot photographe; Nathalie Régnier architecte, Florence Crépu architecte, Michel Velly architecte et Hervé Beaudoin architecte pour leur précieuse aide, leur photographies et leur iconographie. Le président et le comité du corps des architectes-conseils de l’État remercient également, les personnalités qui ont bien voulu apporter leur aide et leur soutien à cet ouvrage : Mme Ann-José Arlot, Dapa ; M. Jean Gautier, Dapa ; Mme Christine Piqueras, Dapa ; Mme Christiane Menvielle, Dapa ; M. Alain Lecomte, Dguhc ; M. Pascal Lelarge, Dguhc ; Mme Agnès Vince, Dguhc. Le président et le comité du corps des architectes-conseils de l’État remercient vivement Hubert Chardonnet, adjoint au maire, délégué à l’urbanisme de la ville de Rennes, Jacques Terrière directeur des Champs-Libres et ses collaborateurs, qui ont permis au séminaire 2006 de s’y tenir le 13 octobre; Daniel Delaveau, maire de Saint-Jacques-de-la-Lande, vice-président de Rennes-Métropole en charge des transports, qui a accueilli le séminaire à l’EPI de sa ville le 14 octobre pour continuer les réflexions sur la question du projet urbain ; Christian Landeau, directeur de l’école d’architecture de Bretagne, qui a permis de parachever les débats dans l’amphithéâtre de l’école; Laurent Théry, directeur général, Stéphanie Labathe, et Soizick Angomard, responsables de direction de la Samoa, qui ont reçu les architectes-conseils dans leurs locaux et au Hangar 32 de l’Île-de-Nantes pour présenter le projet IdN; et enfin, Jean Blaise, directeur du Lieu unique et Annick Perrot, son assistante qui ont exposé le projet «Estuaire» et les liens métropolitains Nantes-Loire-Saint-Nazaire le 15octobre. Sommaire La ville qui s’invente, Michel Kagan 5 La Courrouze, un lieu de diversité, Bernardo Secchi et Paola Viganò 24 Comment aménager la « ville archipel », le cas de l’agglomération de Rennes, Jean-Yves Chapuis 37 Échelles de territoires, passages à niveaux, Gérard Thurnauer 53 L’axe sud ou l’unité de la ville en projet, Patrick Germe 62 Paysages de villes, illustrations des visites Rennes, Zac du canal Saint-Martin 66 Rennes, Zac du Mabilais 67 Saint-Jacques-de-la-Lande, les parcs 68 Saint-Jacques-de-la-Lande, les jardins 69 Rennes, Zac de Beauregard 70 l’Île-de-Nantes 71 Conditions urbaines, François Lamarre, d’après le livre d’Olivier Mongin La Condition urbaine 73 L’espace contre le réseau, incises et parenthèses rennaises, Patrick Germe 93 Conversation au bord de la Loire, Patrick Henri et Alexandre Chemetoff 110 Du bon emploi du plan guide, Alexandre Chemetoff 119 Sur l’Île-de-Nantes, l’arbre n’est pas un sujet isolé, Alexandre Chemetoff 124 Iconographie comparative des villes de Rennes, Saint-Jacques-de-la-Lande et Nantes, Michel Velly 127 La ville s’invente-t-elle ? débat et conclusion 133 4 avant-propos Le titre a pour origine les actes du colloque 2004 : «Le plu de Rennes, un projet urbain pour la ville » dans lequel Jean-Yves Chapuis, vice- président de Rennes-Métropole, intervient en ses termes: «La ville qui s’invente. Nous ne savons pas en effet ce que sera la ville dans vingt ans », citant Jean-Louis Berthet. L’expression a été reprise dans le cadre du séminaire annuel des architectes-conseils 2006 et adoptée en assemblée générale, en proposant de confronter trois projets de ville: Rennes, capitale régionale, Saint-Jacques-de-la-Lande, son satellite et Nantes, un alter ego. Ces villes d’une même région géographique permettent d’approfondir les réflexions sur les questions urbaines en interrogeant leurs acteurs politiques, urbanistes, architectes et intellectuels… Les textes publiés constituent le contenu des contributions : il est utile de rappeler qu’à la suite d’une série d’improbables incidents techniques durant la journée de séminaire qui s’est tenue dans l’amphithéâtre des Champs-Libres à Rennes, tous les enregistrements ont été perdus. Il a fallu plus d’un an pour reconstituer l’ensemble des contributions et des débats. Le président et le comité du corps des architectes-conseils de l’État, remercient vivement tous les invités qui ont eu la gentillesse de reprendre leurs notes, et de communiquer des textes remarquables afin que cet ouvrage puisse être édité. «Si on ne résout pas les problèmes d’environnement, à quoi bon résoudre les problèmes d’économie…» Alfred Stieglitz La ville qui s’invente La ville en enjeu La ville contemporaine fait-elle encore société ? Plus que jamais, les villes sont devenues un champ d’expérimentation idéologique et culturel et plus que jamais un urbanisme de la cohérence échappe à un monde Michel Kagan, où les efforts collectifs sont contournés par l’individualisme des solutions à architecte Dplg, professeur des écoles court terme. Les politiques urbaines restent incertaines comme le sont les d’architecture, président du corps des intempérances de l’économie. L’absence d’une vision de la ville du xxie siè architectes-conseils de l’État (2006-2007), cle n’occulte pourtant pas les expériences urbaines récentes nourries de architecte-conseil de la délégation l’histoire du développement des villes du xxe siècle. Pour autant, l’urba- interministérielle à la Ville (Div). nisme qui prédomine, décourage une pensée sur le long terme déconsidérée comme idéaliste et réservée à des approches spéculatives sans lendemain. La ville à inventer dans ce contexte existe dans un cadre de résistance que constitue notre culture du projet urbain ; la ville est un enjeu de société qui ne doit pas désespérer les citoyens. Une culture partagée du projet urbain, ce serait de saisir ce que la ville contemporaine issue des expansions successives a mis en oeuvre en termes de requalifications, reconquêtes, reconversions, démolitions, extensions, reconstructions, transformations, modifications… et projeter ce que la ville peut préserver d’avenir. Penser de nouveaux urbanismes sans cohérence entre développement environnemental et économique serait immanquablement un leurre pour la société en devenir et un échec durable pour les villes du xxie siècle. Un urbanisme des modes de vie. C’est à une position critique de la civilisation urbaine que s’adresse la problématique des modes de vie: comment la société construit l’art de vivre en ville? Savoir être ensemble, 6 La ville qui s’invente De gauche à droite, François Lamarre, Michel Velly, Christian Lepetit, Philippe Faysse, Michel Kagan, Gérard Thurnauer et Olivier Mongin. c’est réinventer une mémoire existentielle et penser un futur qui s’inspire d’un lien, d’une relation jamais ininterrompue avec la société urbaine et son milieu naturel. Dans cette perspective, «ce n’est pas le développement qui doit être durable mais l’humanité et la nature; nous oublions, dans nos sociétés modernes, que notre bien-être dépend de celui d’autrui. Oubli que le vivant est le résultat d’un équilibre…» nous rappelle le géographe Éric Julien1. Faut-il passer par la notion «d’empreinte écologique», outil qui indique la surface au sol qu’utilise une population pour maintenir son niveau de vie pour consommer moins d’espace et faire refluer l’expansionnisme de nos villes afin d’élaborer l’économie des territoires? Le «petit-homme» qui a choisit de vivre en ville par conviction, d’y consacrer tout ou part de sa vie de famille, par héritage, nécessité économique, sécurité et enfin éducation et culture, a-t-il encore un droit à la ville? Cette nouvelle ville en devenir, invente-t-elle «un urbanisme des modes de vie» dans lesquels les grands ensembles, les villes nouvelles, l’univers |
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