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d’articuler les séquences de cet axe de développement de la ville qui relie le centre à la campagne à l’échelle de «l’archipel métropolitain». Un projet territorial Le projet d’ensemble était à l’origine jalonné par trois tours (abandonnées depuis à cause de servitudes radio-électriques) ponctuant et reliant les trois sites métropolitains stratégiques identifiés sur cet axe : — densification du site de la gare et installation du tgv dans une « place ferroviaire » tertiaire qui donne à voir le train au coeur de la ville et en relie les deux versants de part et d’autre de la voie ferrée ; — construction de l’hôtel d’agglomération (Rennes-Métropole) dans une situation de «centralité périphérique», à l’intersection de l’axe sud et du boulevard ceinturant l’aire urbaine centrale ; — restructuration du centre commercial d’intérêt régional implanté au sud comme un vaste foirail articulant la grande périphérie et la ville centre, à l’interface de la rocade et de l’avenue qui conduit au centre réaménagée en jardin. Un projet de quartier Mise à double sens, la rue de l’Alma est resserrée et élargie de plateformes piétonnes afin de permettre la création d’une promenade Objectifs de l’axe Sud. L’axe sud ou l’unité de la ville en projet 63 plantée entre les deux rives du quartier. Une place est créée devant la station de métro, autour de laquelle voisinent commerces, maison de retraite, salle de quartier… Un jardin linéaire réunit le grand ensemble du Blosne de part et d’autre de l’entrée de la ville. Sur ce jardin linéaire s’ouvrent successivement la façade urbaine du centre commercial, le pôle d’échange, la place de l’hôtel d’agglomération. Un projet de tissu urbain Le tissu urbain bordant la grande voie est recomposé en déclinant le dispositif de villa, association autour d’une cour ou d’un passage privé de logements collectifs et individuels. Les entrées d’immeubles regroupent sous porche les différents types d’accès (piétons, vélos, rampe de parking). Les cours ouvertes des immeubles mitoyens sont jardinées, des plots exprimant sur l’espace public la profondeur du tissu ainsi réaménagé. Les projets opérationnels et leurs maîtres d’oeuvre : — gare Sud-Zac Quineleu : atelier Choiseul ; — Zac de l’Alma: atelier du Midi; — Zac Rabelais-Rouault: Germe et Jam; — Zac Clemenceau: Germe et Jam; — mail Fréville et place de la Communauté: atelier Laverne, paysagiste; — Zac de la Porte-de-Nantes: Beg Ingénierie. La Zac Clemenceau L’inscription territoriale et urbaine de l’Hôtel d’agglomération est un enjeu primordial de la Zac. À la mission traditionnelle d’architecte de Zac s’est ajoutée la rédaction du cahier des prescriptions de la consultation de maîtrise d’oeuvre organisée pour l’hôtel de Rennes-Métropole. Les premières études de la Zac ont conduit à décider que le périmètre du concours chevauchait le périmètre de la Zac de façon à ce que la conception 64 La ville qui s’invente L’axe sud ou l’unité de la ville en projets 65 Zac Clemenceau, axonométrie générale, solution « 1 à 4 plots ». Patrick Germe. monumentale du projet soit en interaction étroite avec elle. Le questionnement du concours visait à inscrire dans le tissu urbain recomposé un projet institutionnel dont la monumentalité devait être fondée sur : — l’accessibilité du public et l’ouverture de l’édifice la plus large et la plus claire possible sur l’espace public, — la situation territoriale et urbaine offerte par l’avenue reconfigurée en jardin linéaire et orientée en direction de la campagne et de la « ceinture verte» de Rennes. Le projet lauréat de Patrick Berger et de Jacques Anziutti a été désigné notamment pour sa capacité à inscrire l’échelle architecturale du bâtiment et de son parvis en rapport avec l’échelle métropolitaine Patrick Berger. de l’axe sud. Son hypothèse d’implantation a conduit à reconsidérer en profondeur le dessin urbain d’origine. En isolant l’hôtel au milieu d’une place définie comme « la plus grande possible », de façon à ce que le bâtiment « rayonne » sur le territoire de l’agglomération, les lauréats ont renforcé la situation monumentale et métropolitaine de l’institution. Il en résulte une vaste place au creux du tissu urbain. Le « fond de place » est constitué par un immeuble tertiaire de hauteur constante, hissé sur un socle transparent de façon à mettre en perspective les immeubles de logements situés en arrière-plan du site. L’unité de matériau entre le sol et le « fond de place » doit donner l’impression d’un seul et même volume associant l’espace urbain et l’hôtel d’agglomération détaché du tissu environnant. Par ailleurs, un pan de tissu urbain raccorde le grand ensemble du Blosne au quartier jardin de l’Alma. La continuité paysagère et l’espace ouvert des plots (le grand ensemble) se superposent à l’espace cloisonné et parcellisé des cours et des jardins (le quartier jardin). Ces quatre « villas- plots» inscrivent par quatre fois une cour minérale dans le dispositif continu des jardins et des haies bocagères. 66 La ville qui s’invente 67 Port-Saint-Martin, architecte Michel Kagan. Rennes, Zac du MabilaisRennes, Zac du canal Saint-MartinUrbaniste- paysagiste Alexandre Chemetoff. École nationale supérieure d’architecture de Bretagne, architecte Patrick Berger. 68 La ville qui s’invente 69 Urbaniste Jean-Pierre Pranlas-Descours, paysagistes atelier Bruel-Delmar. Urbaniste Jean-Pierre Pranlas-Descours, paysagistes atelier Bruel-Delmar. Saint-Jacques-de-la-Lande, les parcs Saint-Jacques-de-la-Lande, les jardins 70 La ville qui s’invente 71 Urbaniste Loïc Josse, Archives départementales Urbaniste-paysagiste paysagiste d’Ille-et-Vilaine, architecte Atelier de l’Île-de-Nantes Jacqueline Osty. Jean-Marc Ibos, MyrtoVitard. Alexandre Chemetoff . Rennes, Zac de Beauregard Immeuble de logements, Immeuble de logements, architecte Hervé Beaudoin. architecte Nicolas Michelin. l’Île-de-Nantes Hangar rénové, architecte Lipsky-Rollet. Siège social d’ADi, architecte Jean-Louis Berthomieu. «Alignement du xxie siècle», sculpteur Aurélie Nemours. Passerelle sur la Loire, architectes Barto+Barto. Maison des Syndicats, architectes Forma 6. 72 La ville qui s’invente 73 palais de Justice de Nantes, architecte atelier Jean-Nouvel Conditions urbaines l’Île-de-Nantes Olivier Mongin, philosophe, directeur de la revue Esprit, s’est fait connaître par une réflexion originale sur de grands sujets de société : l’image, la violence, le comique et, dans ses derniers développements, sur le monde urbain contemporain. Son intervention dans le cadre du séminaire 2006 des architectes-conseils, tenu à Rennes est ici restituée à travers de courts extraits de son récent ouvrage, La condition urbaine, la ville à l’heure de la mondialisation, publié en octobre 2005 au Seuil, dans la collection La couleur des idées. Résumé de François Lamarre, journaliste et critique d’architecture. Les Nefs-Dubigeon, architecte atelier de l’ÎIle-de-Nantes Alexandre Chemetov Dans son ouvrage, Olivier Mongin définit la condition urbaine comme une expérience personnelle, un sentiment ou une revendication identitaire et un mode opératoire. Après une analyse de la ville comme représentation à travers la littérature et la philosophie, comme espace mental et comme identifiant, l’auteur décrypte la métropole contemporaine et l’urbain généralisé de la mondialisation dans son fonctionnement et ses avatars formels, avant d’esquisser pour l’avenir des pistes et des postures professionnelles. introduction Entre deux mondes, entre deux conditions urbaines Olivier Mongin se penche sur l’espace urbain à la lumière des dernières et récentes mutations urbaines observées et de l’engouement suscité par des villes ou des capitales ayant rénové leur image, telles que Barcelone, Berlin, Bilbao, Prague ou… Paris. Toutes sont célébrées et consacrées par le tourisme international, dissimulant la réalité du phénomène urbain opérant à l’échelle planétaire, « au risque d’oublier que la ville a laissé la place, en France comme ailleurs, à une dynamique métropolitaine, et que la fragmentation des territoires crée une hiérarchie entre les espaces urbains, ce qui met à mal l’esprit égalitaire de la loi républicaine. Nous sommes entrés dans le monde de «l’après-ville», celui où des entités hier circonscrites dans des lieux autonomes dépendent désormais de facteurs exogènes, à commencer par les flux technologiques, les télécommunications, les transports… Le bel équilibre entre les lieux et les flux est devenu bien illusoire.» […] « Pourtant la culture urbaine n’est pas un vain mot; les Français ont changé leurs moeurs en termes d’urbanisme et d’architecture, 74 La ville qui s’invente les villes européennes demeurent une référence majeure, et de nombreux pays européens, à commencer par l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Italie, jouissent d’une tradition urbaine et patrimoniale ancienne. Mais les pays européens se leurrent, eux aussi, quand ils se drapent dans des valeurs urbaines qui seraient inscrites dans l’histoire pour l’éternité, et en passe de devenir un modèle pour le monde entier. Que ces valeurs aient une signification profonde en Europe et une dimension universelle ne doit pas empêcher de constater que le devenir de l’urbain se décline aujourd’hui sur le mode du «post-urbain». Céder à la tentation de la ville-musée revient à mettre entre parenthèses les mutations de l’urbain à l’échelle mondiale, les évolutions au long cours quelle que soit leur appellation, celle d’« urbain généralisé » ou celle de «ville générique». De mauvais esprits, pas nécessairement catastrophistes, refusent de se laisser séduire par l’idée d’une renaissance des villes européennes et tirent les sonnettes d’alarme. Plutôt que de célébrer un patrimoine urbain d’exception, ils invitent à prendre acte des métamorphoses de l’urbain à l’échelle de l’Hexagone, de l’Europe et de la planète. Exemple bien connu, esprit provocateur, l’architecte Rem Koolhaas se moque des villes-musées, des villes européennes à vocation touristique. Et il n’a pas totalement tort. Les faits sont là, les chiffres également, les uns et les autres redoutables, impitoyables. […] Sur les 33 mégalopoles annoncées pour 2015, 27 appartiendront aux pays les moins développés, et Tokyo sera la seule ville riche à figurer sur la liste des 10 plus grandes villes. Dans un tel contexte, le modèle de la ville européenne, conçue comme une agglomération qui rassemble et intègre, est en voie de fragilisation et de marginalisation. L’espace citadin d’hier, quel que soit le travail de couture des architectes et des urbanistes, perd du terrain au profit d’une métropolisation qui est un facteur de dispersion, d’éclatement et de multipolarisation. […] La ville « informe » succède souvent à la ville, chère à Patrick Berger et Olivier Mongin. Conditions urbaines 75 Julien Gracq, qui a une « forme ». Nous voilà finalement bien déphasés, car un urbain généralisé et sans limites a succédé à une culture urbaine des limites. » […] «À quelle condition urbaine fait-on référence ? À la condition urbaine entendue comme expérience spécifique et multidimensionnelle, celle dont les écrivains parlent si bien, ou bien à la condition urbaine qui correspond à l’époque contemporaine […], celle qui n’a pas toujours souvenir de la civilisation urbaine et donne lieu à un vertige sémantique où les termes «métropole, mégapole, mégalopole, ville-monde, ville globale, métapole » se confondent… […] Mais ce flou sémantique n’est pas le privilège des penseurs, acteurs et producteurs de l’urbain. C’est pourquoi, au- delà de la bataille des mots dont les effets ne sont pas secondaires puisqu’elle conditionne la possibilité même de discussions et de décisions lucides et fécondes, ce livre a également pour ambition de saisir ce qu’il peut advenir de la condition urbaine dans un contexte où la ville n’est plus la référence primordiale. Bref, du constat implacable que les flux l’emportent désormais sur les lieux, pourquoi conclure spontanément qu’il faut se plier aux dures lois de la mondialisation urbaine ou rêver au cyber-espace, à des territoires qui n’ont plus de limites ? » […] « Mais au-delà de la prise en compte des flux et des réseaux, se demander quels lieux sont en train d’émerger, et quelle hiérarchie se met en place entre ces divers lieux, est essentiel. […] Je propose de traverser les villes et l’urbain en trois temps. Une première traversée, celle de ces villes idéalisées qui inspirent encore nos corps et nos esprits, a pour but de dessiner une sorte d’idéal-type de la condition urbaine, un idéal-type inatteignable en tant que tel mais qui donne à voir, à agir et à penser. C’est la condition urbaine dans son premier sens. Une deuxième traversée accompagne le devenir urbain à l’âge de la mondialisation contemporaine en soulignant le phénomène de fragmentation, mais aussi l’émergence d’une 76 La ville qui s’invente «économie d’archipel» où «les villes en réseau» ne correspondent plus du tout au «réseau des villes» commerçantes cher à Fernand Braudel. C’est la condition urbaine dans son deuxième sens qui est une invitation à ne pas se nourrir des illusions de la ville idéalisée. La ville ne renaîtra pas d’elle même, la place de la ville est désormais inséparable des flux avec lesquels elle se trouve en tension. […] Troisième temps de cette traversée, il faudra se demander si les lieux formatés par la «reterritorialisation» en cours peu vent permettre un habiter et favoriser l’institution de pratiques démocrati ques dans les espaces urbanisés. » […] « Parler de l’expérience urbaine, cela revient à évoquer la figure |
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